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Parti socialiste

"Le PS n'a ni cap, ni capitaine": Olivier Faure critiqué par son opposante au congrès

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure à Blois, le 27 août 2022

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure à Blois, le 27 août 2022 - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

Après que plusieurs socialistes ont choisi de ne pas voter la motion de censure de LFI lundi, Hélène Geoffroy a critiqué Olivier Faure, jugeant que le PS est "un parti où l’invective a remplacé le débat".

Chaque occasion est bonne à prendre. A trois mois du congrès du Parti socialiste (PS) à Marseille, Hélène Geoffroy, une nouvelle fois candidate face à Olivier Faure, fait feu de tout bois. Lundi, la maire de Vaulx-en-Velin, par ailleurs farouche opposante de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), est de nouveau sortie du bois pour égratigner le Premier secrétaire du PS.

En cause: la motion de censure présentée par La France insoumise (LFI) après l'utilisation du 49.3 par le gouvernement sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Si la majorité des socialistes l'ont voté, douze parlementaires du groupe, comme Valérie Rabault n'ont pas souhaité le faire en raison en raison des suffrages apportés par le Rassemblement national (RN).

"Le résultat de cette journée est un groupe socialiste à l’Assemblée nationale divisé et un parti qui n’a plus de capitaine, un parti où l’invective a remplacé le débat et la décision d’un petit clan, le vote des militants", a fustigé Hélène Geoffroy dans un communiqué.

Selon l'édile, "Olivier Faure et la direction nationale ont choisi le bruit et la fureur", en suivant les "consignes de Jean-Luc Mélenchon répétées à l'envi par ses lieutenants".

"Suspendre la participation des socialistes à la Nupes"

Le but de la manoeuvre est claire: profiter de chaque brèche dans la Nupes pour tenter de légitimer sa candidature. La socialiste appelle ainsi à un changement de direction.

"Le prochain congrès du PS sera l’occasion de mettre un coup d’arrêt à cette dérive ; de suspendre la participation des socialistes à la Nupes, de redonner à la gauche le corpus idéologique lui permettant de s’unir dans la clarté", écrit-t-elle.

Au sein de la coalition des gauches, les motions de censure ont créé des débats la semaine dernière. D'abord, au sujet de l'extrême droite. Laquelle a voté par deux fois en une semaine des dispositions de ce type présentées par de la Nupes, puis, par les insoumis. Du côté de LFI, Jean-Luc Mélenchon a résumé la stratégie des siens sur France 2: "Faire tomber [le] gouvernement". Quitte à ce que le RN vote leur motion de censure.

Au sein de la Nupes, certains ne veulent pas suivre ce chemin. Si ce sont surtout les socialistes qui se sont divisés ce lundi, des écologistes et des communistes, comme Delphine Batho ou Fabien Roussel, ont également choisi de ne pas voter favorablement la motion de censure de LFI.

"Brouhaha continu"

Seconde divergence: l'utilisation de la motion de censure. Les insoumis se disent prêts à répliquer à chaque utilisation du 49.3. "On ne veut pas banaliser le fait que le gouvernement arrive et dise 'les textes vont passer tels quels", expliquait la députée Clémence Guetté la semaine passée sur France Info.

En face, les autres composantes de la Nupes mettent en garde contre la "banalisation de la motion de censure". Olivier Faure a répété son "point de désaccord avec le groupe insoumis" ce lundi dans l'hémicycle.

"Avec la répétition des 49.3 et de leur réplique, la motion de censure, le risque pris, c’est celui d’un brouhaha continu qui ne profitera qu’à l’antiparlementarisme. Ce risque-là, ici, chacun doit le mesurer", a alerté le député de Seine-et-Marne. Une manière également de faire entendre son indépendance.
Baptiste Farge