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Européennes: Glucksmann qualifie Mélenchon de "Thatcher de gauche"

Raphaël Glucksmann est candidat aux élections européennes.

Raphaël Glucksmann est candidat aux élections européennes. - Joël Sager - AFP

Dans une interview accordée au Parisien, le cofondateur de Place publique fustige le "rejet de la solidarité européenne" que prônerait selon lui le chef de file de La France insoumise.

Il fallait y penser. Dans une interview publiée ce lundi dans les colonnes du Parisien, Raphaël Glucksmann s'en prend directement à Jean-Luc Mélenchon et à son "rejet de la logique de solidarité européenne". Au point de qualifier le chef de file de La France insoumise de "Thatcher de gauche". Une comparaison qui interroge, étant donné les convictions néolibérales de feu la Première ministre britannique.

"Que dit [Jean-Luc Mélenchon]? Qu'avec les milliards que donne la France à l'UE, on pourrait financer la construction de logements ou les hôpitaux en France... Voilà un rejet total de la logique de solidarité européenne qui ressemble au 'I want my money back!' - 'Rendez-moi mon argent!' - de Margaret Thatcher", accuse la tête de liste du Parti socialiste et de Place publique. En l'espèce, il se réfère à des propos tenus le 10 avril à Amiens par le patron de LFI.

Quant au "rendez-moi mon argent", il s'agit d'une formule célèbre prononcée par Margaret Thatcher, après son arrivée au pouvoir en 1979. Derrière, l'idée était de dire que le Royaume-Uni paye davantage qu'il ne reçoit de la part de la Communauté européenne, notamment "à cause" de la Politique agricole commune.

A découlé de cet épisode un "rabais", un "chèque", négocié en 1984 puis accordé à Londres tous les sept ans pour compenser le déséquilibre. Selon Euractiv, ce rabais aurait coûté plus de 111 milliards d'euros à l'Union européenne 30 ans.

"Il ne reste que le populisme"

Raphaël Glucksmann reproche également la présence d'un élu insoumis, Andréa Kotarac, à un forum organisé la semaine dernière par Vladimir Poutine en Ukraine, où auraient été invités "les représentants de tous les partis nationalistes et fascisants européens". "Pourquoi? Comment le justifier?", demande-t-il.

"J'ai lu les écrits de Chantal Mouffe qui ont inspiré le 'populisme de gauche' auquel se réfère Mélenchon. Mais je crains que l'aspect 'de gauche' ne disparaisse et qu'il ne reste que le populisme", attaque-t-il encore.

Macron, "président de droite"

Dans l'entretien, l'essayiste de 39 ans envoie aussi quelques piques à l'adresse d'Emmanuel Macron, qui s'est selon lui montré "incapable de construire des alliances avec d'autres pays, d'autres partis". "La solitude superbe de Jupiter, ça ne marche pas en Europe!", assène-t-il.

Le président de la République "a fait croire qu'il pouvait incarner la deuxième gauche ou le projet européen façon Delors", poursuite le candidat.

"Il a menti et le temps de l'illusion est fini. C'est un président de droite qui mène une politique de droite et qui n'a d'autres choix que de s'allier avec les ultra-libéraux au Parlement européen."
Jules Pecnard