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"Droit de regard" des policiers: Olivier Faure s'excuse d'une "expression malheureuse"

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, lors de la manifestation des policiers à Paris, le 20 mai 2021.

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, lors de la manifestation des policiers à Paris, le 20 mai 2021. - BFMTV

Le Premier secrétaire du PS a suscité les critiques de son propre camp après avoir suggéré que les policiers pourraient avoir un "droit de regard" sur des décisions de justice.

Le premier secrétaire du PS Olivier Faure s'est excusé ce jeudi de "l'expression malheureuse" employée la veille lors du rassemblement des policiers, lorsqu'il a suggéré un "droit de regard" de la police sur les peines prononcées.

"Mon expression 'droit de regard' de la police était malheureuse. La démocratie fonctionne avec des institutions où le rôle de chacun est défini, et les pouvoirs séparés", a tweeté Olivier Faure, ajoutant qu'il ne "transigerait jamais avec ces principes".

Il s'était attiré les foudres des Insoumis et des écologistes pour avoir déclaré pendant la manifestation qu'il fallait ne pas "déposséder la police des peines administrées" et "qu'elle puisse avoir un avis sur la question, jusqu'aux aménagements de peine", en parlant d'un "droit de regard".

Critiqué dans son propre camp

Mais y compris au PS, la présidente du groupe des députés socialistes Valérie Rabault a déploré jeudi la sortie de son patron: "Oui au respect du rôle de chaque institution, fondement de l'État de droit. Non à la confusion qui résulterait d'un droit de regard de la police sur les décisions de justice", a-t-elle tweeté.

Côté Insoumis, le député Alexis Corbière a critiqué jeudi "l'aberration" de la proposition du premier secrétaire socialiste. "Un tribunal contrôlé par les policiers. Au secours, Jaurès", s'était écrié son chef Jean-Luc Mélenchon mercredi.

L'eurodéputé EELV David Cormand avait ironisé: "On va pas se mentir, ça a toujours été un peu surfait quand même ce principe à la con de séparation des pouvoirs... RIP l'état de droit". Il a salué jeudi le "correctif nécessaire" apporté par Olivier Faure.

Avant ses excuses, celui-ci avait tenté de préciser son propos par une série de tweets: "Le mieux est de ne jamais caricaturer. De quoi peut-il s'agir? Évidemment pas de transformer les policiers en juges. Mais par exemple pourquoi ne pas élargir aux policiers les Commissions pluridisciplinaires uniques", a-t-il notamment écrit.

M.D. avec AFP