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Parti communiste français

"Il ne souhaite plus me parler": Fabien Roussel n'a plus de "rapport" avec Jean-Luc Mélenchon

Après avoir multiplié ces derniers jours les piques contre la Nupes, Fabien Roussel est revenu sur BFMTV-RMC sur sa relation avec le fondateur de La France insoumise. "Je l'ai appelé, je lui ai envoyé des courriers", a expliqué l'ancien candidat à la présidentielle.

Dire que les relations entre Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel sont tendues est un euphémisme. Invité de BFMTV-RMC ce mardi, le secrétaire national du Parti communiste français a confié qu'il "n'a plus de rapport" avec le leader de La France insoumise.

"C'est un choix qu'il a fait, je le regrette", a déclaré le député du Nord, ajoutant: "je l'ai appelé, je lui ai envoyé des courriers, il ne souhaite plus me parler".

Entre les deux hommes, les sujets de tensions sont nombreux, à commencer par la candidature du communiste en solitaire lors de la dernière présidentielle alors que Jean-Luc Mélenchon est passé à 400.000 voix du second tour. Les communistes avaient fait front commun avec les insoumis lors des deux dernières échéances élyséennes.

On compte encore les propos très critiques de Fabien Roussel envers le triple candidat à la présidentielle ou sur la Nupes, dont de ce dernier est à l'origine... La liste des griefs est nombreuse.

Dernièrement, Fabien Roussel en a remis une couche, jugeant la Nupes "dépassée" dans une interview à L'Express. Le communiste a également estimé qu'un rassemblement de la gauche devait aller jusqu'à Bernard Cazeneuve. Cela alors même que l'ex-Premier ministre de François Hollande ne manque jamais une occasion de critiquer Jean-luc Mélenchon, les insoumis et la Nupes.

Ce week-end, lors du congrès du PCF à Marseille, le ton est monté. Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise, a réclamé aux communistes de "clarifier" leurs désirs d'alliances à leur congrès, avant de se faire vertement prier, par leur chef, de "se mêler de ses affaires".

Puis, les tensions sont quelque peu redescendues. "Ce n'est pas le moment de tirer sur son propre camp", a déclaré le député des Bouches-du-Rhône lors d'une conférence de presse, après avoir échangé avec Fabien Roussel. Pour autant, ce dernier continue de creuser son sillage.

"Je pense que l’alliance que nous avons conclue ensemble nous a permis de gagner mais pas suffisamment", a-t-il déclaré sur BFMTV-RMC ce mardi.

Et de viser une nouvelle fois le tribun insoumis: "La gauche ne peut pas être représentée par un parti et par un homme, Jean-Luc Mélenchon. Elle doit aller au-delà". Le communiste a appelé ce week-end à la formation d'un "Front populaire" dans "le respect de chacun, sans hégémonie de qui que ce soit".

"Les structures qui figent et nous enferment, ça, c'est pas bon", a jugé l'ancien candidat à la présidentielle sur notre antenne.

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a voulu faire tomber la tension. "Ce n'est pas la peine de se fâcher", a-t-il répondu sur Twitter ce mardi matin, après le passage de Fabien Roussel sur BFMTV-RMC. "Après avoir adopté la révolution citoyenne il y a deux congrès, le PCF adopte la stratégie du Front populaire proposé par les Insoumis il y a trois ans. Et c'est bien la Nupes qui le préfigure", a encore souligné le fondateur de LFI.

Baptiste Farge