BFMTV
Parlement

Soumission chimique: une mission gouvernementale confiée à la députée Sandrine Josso

La députée Sandrine Josso à l'Assemblée nationale le 16 janvier 2024

La députée Sandrine Josso à l'Assemblée nationale le 16 janvier 2024 - Thomas SAMSON / AFP

L'appel de la députée Sandrine Josso à lancer une mission gouvernementale pour documenter les agressions par soumission chimique a été entendu. L'annonce officielle devrait se faire très prochainement.

Documenter enfin les agressions par soumission chimique. La députée du MoDem Sandrine Josso confirme à BFMTV.com qu'elle a bien été nommée pour prendre la tête d'une mission gouvernementale sur le sujet.

En janvier, l'élue de Loire-Atlantique avait porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau qu'elle accuse de l'avoir droguée à son insu. À son retour à l'Assemblée, elle n'avait pas manqué d'interpeller Gabriel Attal pour que ce soit mené une enquête sur ces agressions mal documentées et de plus en plus courantes.

Dans l'intimité des familles, des groupes d'amis et dans les milieux festifs, la "drogue du violeur" fait en effet des ravages. Le but des agresseurs qui l'utilisent est d'abuser sexuellement ou financièrement des victimes, sans qu'elles puissent réagir ou être consciente. Dans la plupart des cas, c'est une femme qui en est victime.

Six mois pour faire le tour du sujet

Pour l'instant, l'annonce de cette mission n'est pas officielle. Reste encore pour Matignon de choisir le sénateur qui travaillera aux côtés de Sandrine Josso. Mais "elle le sera très bientôt [...] Probablement ce 8 mars pour le symbole", souhaite l'entourage de la députée.

Ce travail gouvernemental se fera "main dans la main" avec l'association "M'endors pas", dont l'élue est la marraine de coeur et durera environ six mois.

La députée de Loire-Atlantique a déjà prévu d'auditionner de nombreuses victimes et de consulter des avocats. Elle va également se tourner auprès des associations d'aides aux victimes comme la Maison des femmes et Soroptimist International, une ONG qui a sa voix à l'ONU.

Porter la voix des victimes

"Notre but à la fin de cette mission, c'est que pour les victimes il n'y ait pas de deuxième combat qui suive leur agression", explique à BFMTV.com l'entourage de Sandrine Josso. Qu'elle ne soit pas seule, livrée à elle-même, dès qu'elle sort du commissariat par exemple, "comme c'est le cas aujourd'hui", nous indique-t-on.

Le but d'auditionner un grand nombre de victimes est d'aller trouver "directement auprès d'elles" et dans le récit de leur parcours, les solutions pour améliorer la prise en charge.

"On croit au fait que c'est grâce à la parole des victimes que l'on va changer ça et qu'on va finir par pouvoir apporter les réparations manquantes", nous déclare la députée.

La mission gouvernementale espère également pouvoir auditionner un maximum de professionnels de santé ainsi que Leïla Chaouachi, pharmacienne au centre d’addictovigilance de Paris et rapporteur de l’enquête de 2019 "Soumission chimique" auprès de l’agence nationale de sécurité du médicament.

Une visite en Belgique dans un centre spécialisé sur ce type d'agressions qui réunit tous les acteurs au même endroit, du dépôt de plainte avec des policiers en civil au suivi psychologique des victimes, est également dans les tiroirs.

Hortense de Montalivet