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Réforme des retraites: la motion de censure de Marine Le Pen et des députés RN largement rejetée

Sans surprise, le texte déposé par le groupe RN n'a pas convaincu les députés. Il permet cependant à ses députés, plutôt discrets pendant le projet de loi sur la réforme des retraites, d'endosser les habits de premier opposants au recul à 64 ans.

Un coup de poker perdant. La motion de censure, déposée à la surprise générale par Marine Le Pen ce mercredi soir, a été très largement rejetée. Seulement 89 députés ont voté pour, alors qu'un minimum de 287 voix était nécessaire.

Le groupe Rassemblement national qui comporte 89 députés n'est parvenu à faire le plein que dans ses rangs.

"L'extrême-droite ne changera jamais"

Alors que le tempo choisi par l'exécutif pour tenir les délais de l'examen de la réforme des retraites - limités à 10 jours - n'a pas permis d'aller jusqu'à l'article 7 sur le recul de l'âge de départ à 64 ans, Marine Le Pen voulait forcer les oppositions à se positionner.

Si la Nupes est très opposée dans son ensemble de la réforme, les Républicains sont, eux, beaucoup plus divisés. Mais le rejet de cette motion de censure n'est pas une surprise. Tous les groupes avaient exclu dès l'annonce de Marine Le Pen de voter cette motion. Avec un message: pas question pour les députés des autres groupes de joindre leurs voix à la sienne.

"L'extrême-droite ne changera jamais, elle veut prospérer sur la misère de nos concitoyens", a dénoncé André Chassaigne, président du groupe GDR à majorité communiste.

"Nous ne tomberons pas dans ce piège. Je le dis avec gravité: jamais, au nom du nécessaire rassemblement de nos concitoyens, au nom de l'histoire de notre pays, nous ne mélangerons nos votes avec ceux qui ne considèrent pas tous les êtres humains comme des frères", a-t-il déclaré dans l'hémicycle.

Un RN plutôt discret pendant les débats sur les retraites

Sur le papier, la manœuvre a l'avantage de permettre au RN d'endosser les habits de premier opposant au gouvernement sur la réforme des retraites.

Le groupe a pourtant été relativement discret pendant les débats avec le dépôt de seulement 200 amendements sur plus de 20.000 au total. Les députés d'extrême droite ont surtout insisté dans l'hémicycle sur des mesures pour encourager la natalité.

Elle pourrait même se retourner à terme contre les oppositions, a jugé de son côté Olivier Faure. Le premier secrétaire du PS a ainsi accusé Marine Le Pen "d'offrir une petite victoire au gouvernement".

Marie-Pierre Bourgeois