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Réforme des retraites: la motion de censure de la Nupes largement rejetée

La gauche n'est pas parvenue à renverser le gouvernement d'Élisabeth Borne, après l'échec du texte sur l'abrogation de la réforme des retraites.

Un échec attendu pour cette 17ème tentative de renverser Élisabeth Borne en moins d'un an. La motion de censure déposée par la Nupes a été très largement rejetée ce lundi en fin de journée. Seuls 239 députés ont voté ce texte pour faire tomber le gouvernement, très loin des 289 voix nécessaires.

Faute du soutien de la droite, cette initiative de la Nupes n'avait quasiment aucune chance d'aboutir. Lancée après l'échec de la proposition de loi sur l'abrogation de la réforme des retraites défendue par le groupe Liot, vidée de sa substance par la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet jeudi, cette réponse se voulait une riposte à la macronie.

"Mettre fin à l'abaissement du Parlement"

"Nous voulons mettre fin à l'abaissement du Parlement. Vous êtes l'unique Première ministre à mettre en œuvre une réforme des retraites qui n'a jamais été votée par les députés", a ainsi tancé la députée socialiste Valérie Rabault qui a lancé les débats à la tribune.

Même son de cloche du côté de Mathilde Panot, la patronne des députés La France insoumise.

"Vous ouvez la porte du pire. Le bras de fer d'Emmanuel Macron et le peuple est tout le contraire de la démocratie", a regretté l'élue du Val-de-Marne.

La Première ministre a dénoncé de son côté "les incohérences, les contradictions et la démagogie" de la Nupes.

Les LR n'ont pas suivi

Les oppositions n'ont donc pas réussi à remettre la pression sur la majorité, très loin de la précédente motion de censure déposée par le groupe Liot en mars dernier, après le 49.3 utilisé par le gouvernement pour faire adopter sans vote la réforme des retraites.

La Première ministre n'avait alors échappé qu'à 9 voix près au renversement de son gouvernement. 19 députés LR avaient alors dit oui à ce texte tout comme l'ensemble des députés Liot et des députés du Rassemblement national.

"Ce n'est pas le moment cette fois-ci", avait déjà expliqué Aurélien Pradié sur LCI la semaine dernière, un temps figure de proue des élus des Républicains opposés au recul de l'âge de départ à 64 ans.

Le Rassemblement national de son côté entièrement soutenu la motion de censure, comme ce fut le cas pour toutes les précédentes.

Les opposants veulent encore se battre

Si les élus Liot ont, dans leur immense majorité, voté encore cette fois-ci cette motion de censure, ils avaient refusé de la défendre par eux-mêmes. Pour eux, cette initiative n'avait de sens que dans la mesure où elle avait une véritable chance de balayer le gouvernement.

Le gouvernement espère bien définitivement tourner la page de la réforme des retraites, mais les opposants au texte assurent n'avoir toujours pas dit leur dernier mot. Le groupe Liot devrait déposer un nouveau recours devant le Conseil constitutionnel tandis que les syndicats vont attaquer devant le Conseil d'État les décrets d'application.

Marie-Pierre Bourgeois