Motion de censure: qui va voter quoi?

Après le recours au 49.3 par le gouvernement, l'UMP a déposé une motion de censure pour tenter d'éviter l'adoption du texte. Qui votera ce texte?

C'est la suite logique du recours à l'article 49.3. Mardi, pour faire passer la loi Macron, le gouvernement a eu recours à cet article de la Constitution qui lui permet d'adopter un texte de loi sans le vote des députés.

Conséquence: mardi soir, les députés UMP ont déposé une motion de censure, dans laquelle ils dénoncent "le passage en force" du gouvernement. Le texte sera débattu jeudi entre 16 heures et 18 heures. Si son contenu a déjà été dévoilé, les votants eux, pourraient encore réserver quelques surprises.

> Ceux qui voteront contre

Malgré leur opposition à la loi Macron, les frondeurs du PS ont déjà annoncé via Christian Paul qu'ils voteraient contre la motion, comme l'ensemble des élus du groupe socialiste. Il en sera de même pour les élus écologistes, a annoncé leur coprésident, François de Rugy, sur BFMTV. Enfin les députés du MRC, menés par Jean-Luc Laurent, ne le voteront pas non plus. "Mais nous invitons le gouvernement à remiser définitivement ce texte obsolète", écrit Jean-Luc Laurent en citant la loi Macron.

> Ceux qui voteront pour

Outre les députés de l'UMP, ceux de l'UDI soutiennent le texte et voteront pour, ainsi que les deux députés du Front national. Plus surprenant, il en sera de même pour les députés du Front de gauche et du Parti communiste: "Le gouvernement nous prive de vote par le coup de force du 49-3", constate leur chef de file, André Chassaigne." (...) Donc nous voterons la motion de censure, parce que c'est le seul moyen que l'on a pour nous opposer à la loi Macron et c'est dans la continuité de notre refus d'accorder la confiance à Manuel Valls", a-t-il déclaré.

Une décision critiquée à gauche. Jean-Marie Le Guen se dit "choqué" par le choix "historique" d'approuver un texte de droite. Jean-Luc Mélenchon non plus n'apprécie pas. "Il n'y a aucune chance que cette motion de censure passe. Donc qu'est-ce qu'on va se fourrer avec la droite dans une aventure pareille?, se demande-t-il sur France Info, en soulignant au passage que "personne ne (lui) a demandé (s)on avis".

Si cette motion était adoptée, ce qui sauf surprise ne devrait pas avoir lieu, le gouvernement devrait démissionner. Si elle est rejetée, le projet de loi sera considéré comme adopté en première lecture.

A. K.