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Parlement

Mariage homo : la gauche appelle la droite à arrêter le sabotage

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Après dix jours de débats, la gauche a appelé vendredi l'UMP à "la responsabilité" sur le projet de loi ouvrant le mariage aux homosexuels.

Un cri unanime. Vendredi, tous les groupes de gauche à l’Assemblée nationale ont appelé la droite à cesser de faire barrage au projet de loi ouvrant le mariage aux personnes de même sexe. Selon la majorité, dans ce "débat qui tourne à vide", la droite "se caricature".

"Des amendements photocopieuses"

"Nous sommes mobilisés tous ensemble et nous ne lâcherons rien jusqu'au bout, même si cela doit encore durer tout le week-end, mais nous souhaitons que le débat puisse se terminer le plus rapidement possible, en respectant le droit d'amendement. Quand un débat, qui intéresse des dizaines de milliers de Français, se poursuit à vide, il faut savoir l'arrêter pour aller à l'essentiel et ne plus défendre les amendements photocopieuses", a lancé vendredi le chef de file des députés PS Bruno Le Roux.

S'il reste un peu plus de 1.500 amendements déposés sur le texte par l'opposition, il y en a quelque 130 véritables, "le reste étant des copié-collé", selon le président du groupe socialiste.

"Une série d'arguties"

De son côté, la députée communiste de Seine-Saint-Denis et ex-ministre Marie-George Buffet s'est exclamée : "Ça suffit ! Qu'ils défendent leurs 150 amendements mais qu'ils ne multiplient plus les répétitions. Il n'y a plus de débat frontal comme dans les premiers jours, mais toute une série d'arguties. Maintenant, il faut avancer".

Et de juger qu'"une lassitude s'installe y compris chez les cinq députés de droite" les plus impliqués depuis dix jours de débat.

"L'opposition se boutinise"

Plus pragmatique, l'écologiste Sergio Coronado a reconnu que "la majorité est soudée, déterminée et fière de ce texte".

"Mais nous tirons la sonnette d'alarme", a-t-il, cependant, renchéri disant vouloir aider la droite à "sortir de cette impasse où elle n'a plus rien à gagner, car le débat s'est transformé en obstruction et en farce".

"Je ne veux pas croire à une droite réduite à sa caricature et otage des ultras, car une partie de la droite est très troublée et l'on voit bien les absences de ceux qui se voient un destin à la tête du pays", a-t-il ajouté.

Une idée partagée par le radical de gauche Alain Tourret, qui rappelant avoir vécu "tous les débats du Pacs", a jugé que "l'opposition se boutinise et va dans le mur", allusion à Christine Boutin et ses positions conservatrices.

M.G. avec AFP