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Parlement

L'Assemblée rejette une motion de censure LFI, le budget adopté en nouvelle lecture

L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 19 juillet 2022.

L'hémicycle de l'Assemblée nationale lors d'une séance de questions au gouvernement, le 19 juillet 2022. - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

La motion de censure n'a recueilli que 102 voix et n'a donc pas été adoptée. L'ensemble du projet de loi de finances pour 2023 est considéré comme adopté en nouvelle lecture.

L'Assemblée nationale a de nouveau rejeté mardi soir une motion de censure LFI contre le gouvernement, ce qui vaut adoption en nouvelle lecture du projet de budget 2023.

Cette motion répondait à l'arme constitutionnelle du 49.3, déclenchée pour la neuvième fois par la Première ministre Elisabeth Borne durant cet automne budgétaire.

Elle n'a recueilli que 102 soutiens, loin de la majorité absolue de 289 voix nécessaire pour faire tomber le gouvernement.

Nouveau 49.3 cette semaine?

Après un dernier passage du budget au Sénat, un dixième 49.3 devrait être actionné à l'Assemblée au cours de la semaine, pour venir à bout de l'examen de ce projet de loi de finances.

Dans l'hémicycle, Elisabeth Borne a reproché aux Insoumis leur opposition "systématique" et leur "outrance".

La Première ministre a cité l'écrivain Raymond Queneau, "qui a écrit 99 fois la même histoire, de 99 manières différentes, dans ses Exercices de style", ainsi que le film The Truman Show, car "vous vous heurtez aux murs peints de votre monde imaginaire", a-t-elle dit aux LFI.

Elisabeth Borne a défendu entre autres mesures "la prime de 100 euros pour aider les travailleurs modestes face à la hausse des prix du carburant".

"Mépris des institutions démocratiques"

Auparavant, la LFI Charlotte Leduc avait lancé les hostilités contre l'exécutif, fustigeant le "refus de taxer les superprofits" et le "mépris des institutions démocratiques" avec ce recours répété au 49.3.

"Vous ne cessez de piétiner les oppositions", a accusé l'Insoumise, en mentionnant l'amendement de dernière minute introduit par le gouvernement via le 49.3 pour faire "payer" aux salariés "une partie de leur compte personnel de formation".

"Ni l'Assemblée, ni le Sénat, ni même les commissions des Finances n'ont pu débattre de cette proposition. Ca grince jusque dans vos rangs", a-t-elle souligné.

Car cette mesure a provoqué du remous lors de la réunion du groupe Renaissance mardi matin, et a suscité l'ire des syndicats.

Le socialiste Inaki Echaniz a dénoncé une "méthode en catimini indigne", et l'écologiste Benjamin Lucas un "amendement venu de nulle part".

"Déclassement de la France"

À droite, Marie-Christine Dalloz a critiqué le "déclassement de la France", membre du "quinté des pays les plus endettés de l'Union Européenne".

"La rentrée de janvier s'annonce décisive et difficile, nous vous attendons au tournant", a lancé la députée LR, alors que le gouvernement entend présenter sa réforme des retraites le 10 janvier.

Dans le camp présidentiel, Mathieu Lefèvre (Renaissance) s'en est pris à "l'extrême gauche" pour laquelle "censure commence à rimer avec usure. (...) Vous-même n'y croyez plus".

Sa collègue du MoDem Perrine Goulet a de nouveau plaidé pour augmenter la taxation des revenus du capital, alors que le gouvernement a écarté une proposition des centristes d'imposer davantage les "superdividendes" dans les grandes entreprises.

T.P. avec AFP