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Parlement

Comme Hollande, Raffarin suggère que l'Assemblée nationale soit élue pour quatre ans

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Invité de Et en même temps, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac estime que le pays est actuellement dans une impasse institutionnelle.

En temps de crise, nombreux sont les leaders politiques français à vouloir modifier nos institutions. Comme François Hollande l'automne dernier, Jean-Pierre Raffarin n'échappe pas à la règle. Invité de Et en même temps ce dimanche sur BFMTV, l'ex-Premier ministre de Jacques Chirac a proposé que l'Assemblée nationale soit élue pour quatre ans, au lieu de cinq actuellement. 

Un tel changement permettrait de "découpler" l'élection du président de la République de celle des députés. "La violence (sociale) dans le pays est extraordinairement préoccupante", a affirmé l'ancien sénateur de la Vienne. Il faisait allusion notamment aux oppositions contre la réforme des retraites, actuellement en discussion au Palais-Bourbon.

"Je pense que ce qui est le plus préoccupant, c'est que la violence est focalisée sur la personne du président", s'inquiète Jean-Pierre Raffarin.

"Personnalisation excessive" du pouvoir

Selon l'ancien dirigeant des Républicains, "nous sommes dans une impasse institutionnelle". "Le président a dévoré le pouvoir de l'Assemblée pour des raisons institutionnelles" car "le député est élu en même temps que le président", estime-t-il. Et de poursuivre:

"Dans une société aussi complexe, aussi diverse, cette démocratie digitale d'aujourd'hui, un homme et un seul ne peut pas incarner la société. Il faut des respirations démocratiques. De ce point de vue-là, il ne faut pas la même durée pour le mandat parlementaire et le mandat du président." 

Jean-Pierre Raffarin estime par ailleurs qu'Emmanuel Macron était "surexposé" et "fragilisé" par une "personnalisation excessive" de son propre pouvoir.

Interrogé sur l'éventuel usage que comptait faire Édouard Philippe de l'article 49.3 pour la réforme des retraites, son prédécesseur chiraquien a argué qu'il ne s'agirait en rien d'une procédure "antidémocratique". Cet outil, qui permet l'adoption d'une loi sans vote, est "prévu par la Constitution", a rappelé Jean-Pierre Raffarin.

Jules Pecnard