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Parlement

49.3 sur les retraites: Mélenchon annonce que LFI va se ranger derrière la motion de censure des indépendants

Jean-Luc Mélenchon, à Paris, le 21 janvier 2023.

Jean-Luc Mélenchon, à Paris, le 21 janvier 2023. - Thomas Samson / AFP

Invité de France Inter ce vendredi matin, le leader de la France insoumise a annoncé que le groupe insoumis ne déposerait finalement pas de motion de censure après le déclenchement du 49.3 sur la réforme des retraites.

Une motion de censure, pas encore déposée, mais déjà transpartisane. La motion de censure du groupe Libertés, indépendants, Outre-mer et Territoires (Liot) sera soutenue et votée par les députés RN mais également pas les députés LFI. "Nous avons décider de donner les plus grandes chances possibles à la censure et donc de retirer notre propre motion de censure au profit de la motion de Liot", a expliqué Jean-Luc Mélenchon ce vendredi matin sur France Inter.

"Nous refusons la banalisation du 49.3", a ajouté celui qui n'est plus député depuis juin 2022, pointant du doigt la décision d'Emmanuel Macron de recourir à cet outil constitutionnel. "Il a décidé qu'il fallait cette réforme-là, et pas une autre, et que ça passe en force", a-t-il déclaré.

"Nous avons atteint notre objectif"

L'ancien candidat à l'élection présidentielle a expliqué que son camp a "atteint son objectif". "Ce texte n'a aucune légitimité parlementaire. On a raison de se révolter, de se mobiliser parce que ce texte ne vaut que ce que vaut la parole de quelqu'un qui est minoritaire dans le pays, le président de la République", a-t-il poursuivi.

Il a par ailleurs "encouragé" les "mobilisations spontanées dans tout le pays" car "c'est là que ça se passe", tout en appelant à manifester à l'appel de l'intersyndicale pendant le week-end et jeudi prochain. Avec le 49.3, "nous avons atteint notre objectif, ce texte n'a aucune légitimité, on a raison de se révolter", a-t-il ajouté.

La coalition de gauche Nupes, incluant LFI, envisageait de déposer une motion de censure mais ses dirigeants expliquaient ces derniers jours qu'une motion de Liot aurait davantage de chances d'être votée par ceux des députés de droite qui sont défavorables à la réforme des retraites.

50 voix de députés à aller chercher

La probabilité que le gouvernement soit censuré à cause de cette motion dans les prochains jours reste cependant faible. Car pour qu'une motion de censure soit adoptée, il faut qu'une majorité des membres composant l'Assemblée nationale vote pour. Actuellement, 573 députés siègent au Palais Bourbon: il faut donc au moins 287 voix.

237 voix sont déjà assurées pour la motion "transpartisane": celles des groupes politiques de gauche composant la Nupes (149) et celles du Rassemblement national (88). À ces voix s'ajouteraient celles des députés non-inscrits opposés au texte (+3 ou 4) et donc celles des membres du groupe Liot signataires de la motion (+15 ou 16). Soit un total, au mieux, de 257 voix.

Les oppositions doivent donc trouver, pour que la motion de censure soit adoptée, au moins 30 voix chez Les Républicains. Le patron des LR, Éric Ciotti, a annoncé qu'il ne voterait aucune motion de censure. Reste à voir si ses troupes suivront cette consigne.

Maxime Le Roux