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"On a la rage": des agriculteurs en colère bloquent la rocade de Bordeaux

Les actions de blocage des agriculteurs s'étendent ce mercredi 24 janvier, sur l'ensemble du territoire. À Bordeaux, la rocade est coupée dans les deux sens et les autorités conseillent aux usagers de "reporter leurs déplacements".

Des agriculteurs à bord d'au moins 200 tracteurs ont envahi tôt ce mercredi 24 janvier la rocade de Bordeaux, axe névralgique entre Paris et l'Espagne, bloquant la circulation pour exprimer leur "rage".

Avant 6 heures du matin, les manifestants ont bloqué les voies à Artigues-près-Bordeaux dans l'est de l'agglomération, à hauteur de l'échangeur avec l'A89/N89 (direction de Clermont-Ferrand), coupant la circulation dans les deux sens. Ils ont néanmoins laissé libre une des trois voies, dans chaque sens, afin de laisser passer les services d'urgence.

"Ça ne donne pas envie de prendre la suite"

"Le prix du gasoil, toutes les taxes, et même par rapport aux générations futures, ça ne donne pas envie de s'installer... Mes grands-parents, mes parents étaient agriculteurs, mais là, ça ne donne pas envie de prendre la suite", a déclaré à l'AFP Yoan Joannic, 20 ans, agriculteur dans le sud de la Gironde.

Parti à 1 heure du matin de son exploitation, située entre Langon et Casteljaloux (Lot-et-Garonne), ce jeune producteur céréalier s'est dit endeuillé par les morts d'une éleveuse et de sa fille percutées par une voiture sur un barrage mardi à Pamiers, dans l'Ariège.

"On a la rage de continuer, pour cette famille qui est décédée. À écouter les gens, ils étaient comme nous, ils étaient passionnés. On a commencé, maintenant on continue!", a-t-il dit.

Au micro de BFMTV, Marie, céréalière et éleveuse équine de 34 ans, venue du sud de la Gironde, explique participer au blocage "pour aider ces agriculteurs qui ont trop de charges et qui n'arrivent pas à se dégager de salaire". "La priorité est qu'on puisse vivre sereinement de notre métier", souligne-t-elle.

"Anticiper ou reporter" les déplacements

"Agriculture en colère", pouvait-on lire sur l'une des banderoles, tandis qu'une autre proclamait: "Fiers de vous nourrir". Bison Futé a conseillé aux usagers "d'anticiper ou de reporter leurs déplacements".

Démarré jeudi dernier en Occitanie par un blocage d'autoroute qui continue, le mouvement, soutenu par le premier syndicat du pays FNSEA, s'étend dans le Sud-Ouest et dans toute la France. La mobilisation se poursuit mercredi pour faire pression sur le gouvernement, qui a commencé à recevoir les représentants de la profession.

Fanny Rocher avec AFP