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Municipales 2020: Édouard Philippe compte rester Premier ministre, même en cas d'élection au Havre

Edouard Philippe dans la cour de l'Elysée, le 10 juin 2020

Edouard Philippe dans la cour de l'Elysée, le 10 juin 2020 - LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

Si Emmanuel Macron pense "que je dois continuer ma mission à Matignon, j'assumerai mes responsabilités", a assuré Édouard Philippe dans un entretien au journal Paris-Normandie.

Édouard Philippe n'envisage pas de quitter Matignon. En tout cas pour l'instant. Candidat aux municipales au Havre, il annonce dans un entretien à Paris-Normandie publié ce mardi qu'il privilégiera bien son poste de Premier ministre s'il est élu le 28 juin, tout en admettant qu'il pourrait être de retour dans son fief "beaucoup plus tôt" que la fin du quinquennat.

"J'entends bien redevenir maire dès lors que je ne serai plus Premier ministre", a confirmé Édouard Philippe Philippe, à douze jours du second tour des élections municipales. "Je vous le dis: si les électeurs me font confiance, je serai de retour au Havre. Au plus tard en mai 2022, mais peut-être beaucoup plus tôt."

Emmanuel Macron sait "ce que je peux faire"

Si Emmanuel Macron pense "que je dois continuer ma mission à Matignon, j'assumerai mes responsabilités", a-t-il poursuivi. Cette déclaration intervient à l'approche d'un important remaniement gouvernemental qui semble mettre en balance le sort d'Édouard Philippe après trois ans à Matignon.

Le chef de l'État "sait qui je suis, ce que j'incarne, ce que je peux faire et ce que je ne peux pas faire. S'il pense que quelqu'un d'autre est plus utile, je respecterai son choix en toute loyauté", a encore assuré Édouard Philippe.

Ce faisant, Édouard Philippe n'a donc pas dévié de la ligne qu'il avait édictée il y a quatre mois et demi, en se déclarant candidat tête de liste dans son port d'attache où il avait été élu au premier tour en 2014.

Un sondage le donne vainqueur avec 53%

Arrivé en tête du premier tour le 15 mars dernier avec 43,6% des voix, devant son concurrent communiste Jean-Paul Lecoq (35,88%), Édouard Philippe a depuis été à la manœuvre dans la crise épidémique, engrangeant au passage une forte hausse de sa popularité au niveau national.

Au Havre, sa situation est cependant moins confortable que lors du précédent scrutin, où il avait été élu dès le premier tour. Un sondage de l'Ifop paru la semaine passée le crédite de 53% d'intentions de vote, contre 47% à Jean-Paul Lecoq, mais l'inconnue de l'abstention fait peser une forte incertitude.

Même en campagne, "Premier ministre à plein temps"

Durant les prochains jours, Édouard Philippe restera "Premier ministre à plein temps, c'est l'évidence, surtout dans les circonstances actuelles", a-t-il assuré. Sa campagne sera ponctuée de "rencontres", "appels téléphoniques", "déambulations"... "Je compte beaucoup sur le débat de la semaine prochaine pour confronter les projets", a-t-il encore glissé.

Le candidat a précisé avoir "adapté (s)on programme pour tenir compte du nouveau contexte de crise". Il promet ainsi dans les "six premiers mois" de son mandat un "effort considérable d'aide aux personnes, aux entreprises, aux associations, aux acteurs de la vie culturelle, aux jeunes qui (...) ont pu décrocher".

Égratignant les "accords de partis" et "négociations d'appareils" de son adversaire communiste, qui sera notamment soutenu en personne par le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon vendredi, Édouard Philippe a affirmé avoir de "la chance de ne pas être membre d'un parti politique" pour ne pas se "préoccuper de ce genre de choses pour composer (s)a liste".

M.D. avec AFP