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 "Mon père est mort" du coronavirus: une députée témoigne sur BFMTV

Bénédicte Pételle, députée LaREM des Hauts-de-Seine, a perdu son père de 86 ans du coronavirus lundi dernier. Sur BFMTV, elle raconte la rapidité de l'évolution de la maladie, l'interdiction d'entrer en contact avec les personnes infectées, et enfin le difficile deuil à distance.

A l'Assemblée nationale, plus d'une vingtaine de députés sont contaminés par le coronavirus. Si Bénédicte Pételle n'a pas été testée positive au Covid-19, cette députée LaREM des Hauts-de-Seine a perdu son père de 86 ans du coronavirus lundi dernier. Sa mère, âgée de 79 ans, est également malade, hospitalisée en réanimation à l'hôpital Bichat, à Paris. 

"Jeudi, on m'a annoncé qu'il allait mourir"

Pour Francis Pételle, le père de Bénédicte Pételle, les choses sont allées très vite, une fois le diagnostique posé. En début de semaine dernière, "mes parents se sont rendus (à l'hôpital), l'un à La Salpêtrière, puis ma mère à Bichat deux jours après", se souvient la députée à notre micro.

"Pour mon père, on a eu les tests positifs du coronavirus mardi, et jeudi on m'a annoncé qu'il allait mourir", s'étonne-t-elle encore. Ensuite, "j'ai pu le revoir dimanche, et lundi vers 23h30-minuit, les médecins m'ont annoncé qu'il s'était éteint, qu'on avait deux heures pour le voir et après ça n'était plus possible."

Pour pouvoir dire adieu à son père de son vivant, Bénédicte Pételle a été contrainte de s'équiper d'une combinaison de protection, afin d'éviter tout risque de contamination. Elle raconte: "Avec ma mère, on s'est équipées, mais mon fils de 15 ans n'a pas pu lui dire au revoir, ça c'était très, très dur. On y est donc allées deux par deux, toutes équipées: charlotte, blouse, masque, gants...". L'élue se dit rassurée d'avoir pu voir une dernière fois son père, "le visage apaisé et tranquille". Néanmoins, elle raconte n'avoir eu le droit à "aucun contact" avec lui: "ni baiser, ni toucher".

"Ma mère n'a pas pu lui dire au revoir"

Elle aussi testée positive, la mère de Bénédicte Pételle est à son tour hospitalisée sous assistance respiratoire, et donc confinée. "C'est compliqué d'être toute seule pour faire son deuil", témoigne la députée.

"C'est très dur pour ma mère, qui n'a pas pu lui dire au revoir après 55 ans de vie commune", confie la députée à notre micro. Une fois son mari mort, elle n'a en effet pas été en mesure de le voir, du fait de son confinement. "Mais elle a pu lui faire passer un message d'amour, lui disant qu'elle aurait aimé le prendre dans ses bras".

Désormais, Bénédicte Pételle tient à remercier le personnel soignant des hôpitaux de Paris qui l'a accompagnée durant cette épreuve. "Le personnel hospitalier a été parfait. Malgré tout, ils prennent du temps pour expliquer aux malades leur état, ils ont su m'écouter et comprendre à quel point il était important pour la santé de ma mère qu'elle ait quelques visites".

Par mesure de précaution, la député reste confinée chez elle. Bien qu'elle dise ne pas avoir peur du virus "pour elle-même", elle redoute tout de même "de contaminer des gens", et se plie aux mesures de confinement. "Je reste tranquille chez moi, et le soir je vais faire un petit tour de vélo quand il n'y a vraiment plus personne", raconte-t-elle.

"Alors forcément, j'aurai des contacts le jour de l'enterrement", ajoute-t-elle. "Mais on s'est organisés avec mes frères pour faire respecter les 'un mètre', les gestes barrières. On sait que ça ne durera pas, donc ça vaut le coup".
Jeanne Bulant