"Médine n'est pas raciste": Mélenchon prend la défense du rappeur et dénonce la "soumission" de certains écologistes

Sur X, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon prend la défense de Médine, rappeur invité aux Journées d'été des écologistes et accusé d'avoir publié un message jugé "antisémite" sur les réseaux sociaux.

Une semaine avant le début des Journées d'été des écologistes organisées par EELV, la polémique autour de l'invitation de Médine enfle. Le rappeur originaire du Havre a été convié pour un débat dans sa ville natale avec Marine Tondelier, cheffe du parti écologiste, sur le thème "La force de la culture face à la culture de la force".

Mais plusieurs figures d'EELV regrettent son invitation, déplorant des messages jugés "antisémites". Sur X, ex-Twitter, l'insoumis Jean-Luc Mélenchon a pris la défense du rappeur et a vivement critiqué, sans les nommer, certains écologistes.

"Médine n'est pas raciste. Pourquoi vouloir lui faire avouer des positions qui ne sont pas les siennes après l’avoir invité?", écrit l'ancien candidat à l'élection présidentielle.

Un tweet polémique, colère de certaines élues EELV

Depuis plusieurs jours, Médine est accusé d'avoir posté un tweet jugé "antisémite" contre Rachel Khan, juive et petite-fille de déportée, en la qualifiant de "resKHANpée".

Ses excuses pour cette "formule pas adaptée, qui a certainement dû heurter des personnes", avaient dans un premier temps convenu à Marine Tondelier, satisfaite de cette "réponse sans ambiguïté".

Mais ce vendredi, plusieurs élues ont exprimé des regrets quant à la venue de Médine. "Il ne fallait pas l'inviter", a notamment lancé l'eurodéputée Karima Delli.

Auprès de l'AFP, Sandrine Rousseau a souhaité que le rappeur Médine "reconnaisse le caractère antisémite" de son tweet à l'encontre de l'essayiste.

Sans demander la déprogrammation du rappeur, elle a estimé qu'"il y a quand même une condition pour qu'il s'exprime, c'est qu'il reconnaisse que c'était un délit", ou à tout le moins "une faute", se disant "pas à l'aise tant que les mots corrects ne sont pas posés".

"Je serai extrêmement attentive à ce que Médine dira le 24 (août) et à ce qu'il dira tous les jours qui suivront", assurait quelques heures plus tôt Marine Tondelier au micro de France Inter.

"Les admirateurs macronistes de Barrès, de Maurras et de Pétain"

"Les admirateurs macronistes de Barrès, de Maurras et de Pétain ont de la chance d'avoir des opposants aussi soumis au qu'en-dira-t-on des hypocrites", dénonce aussi Jean-Luc Mélenchon dans ce tweet, sans nommer aucun élu écologiste.

L'ancien candidat à l'élection présidentielle pour La France insoumise fait référence, sans les détailler, à plusieurs prises de positions d'élus Renaissance, Les Républicains ou figures de l'exécutif.

Mi-août, le député LR Jean-Louis Thiériot, dans une tribune dans les colonnes du Figaro, a réhabilité Maurice Barrès, auteur mort le 4 décembre 1923, qui fut un antidreyfusard antisémite.

Lors d'un débat sur l'immigration organisé en décembre 2022, Gérald Darmanin avait cité Jacques Bainville, un historien, figure majeure de l'Action française, dont Charles Maurras l'un des fer de lance.

Enfin, concernant le Maréchal Pétain, Emmanuel Macron lui avait rendu hommage. "Le maréchal Pétain a été un grand soldat de la Grande Guerre, c'est une réalité", avait déclaré le président de la République en 2018, provoquant une vive polémique.

Ariel Guez