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Politique

Macron veut un nouvel "imaginaire de conquête" en France

Le président de la République pose avec sa femme, Brigitte Macron, à l'Elysée avant la cérémonie d'investiture, le 14 mai 2017 à Paris.

Le président de la République pose avec sa femme, Brigitte Macron, à l'Elysée avant la cérémonie d'investiture, le 14 mai 2017 à Paris. - Stéphane de Sakutin - AFP

Dans un entretien au Point à paraître ce jeudi, Emmanuel Macron livre sa vision de la France. Selon lui, mener la lutte contre le terrorisme doit en passer par la mise en place de "nouveaux récits collectifs" dans l'Hexagone.

Le président de la République a répondu aux journalistes du Point lors d'un entretien à paraître dans le numéro de ce jeudi. Cette interview lui a donné l'occasion de livrer sa définition de la France: "Nous sommes un pays assez unique; un pays de calcaire, de schiste et d'argile, de catholiques, de protestants, de juifs et de musulmans ; un pays qui n'a pas vraiment d'équivalent en Europe par ses contrastes. Il aurait dû s'écrouler mille fois, se diviser autant de fois. Il est toujours ce que Braudel décrivait très bien dans L'identité de la France: 'un amalgame'." "Amalgame" auquel il souhaite "redonner une assise" et ce désir est "le défi" qu'il se fixe pour les "cinq prochaines années".

"Notre société a besoin de récits collectifs"

Emmanuel Macron enchaîne ensuite sur une seconde définition, portant sur une menace qui frappe les consciences hexagonales: le terrorisme. "D'un côté, dire que le terrorisme que l'on connaît aujourd'hui n'a rien à voir avec un islamisme politique est faux. Mais, de l'autre, dire que c'est un terrorisme 'islamique ', comme le proclament certains responsables politiques, est une erreur", esquisse-t-il devant les journalistes. "Ce terrorisme islamiste a également des répercussions sismiques, il déclenche des réactions mimétiques chez des individus qui souffrent de très graves maladies psychiatriques et y trouvent un prétexte pour commettre des attaques ignobles alors qu'ils n'ont rien à voir avec la religion", développe-t-il.

Ce phénomène complexe appelle, d'après lui, des réponses diverses et la conception d'un récit national nouveau: "C'est pourquoi notre réponse au terrorisme ne peut être que multiple, afin d'y inclure toutes ces dimensions. Elle doit être à la fois sécuritaire, économique, culturelle et éducative. (...) Notre société a besoin de récits collectifs, de rêves, d'héroïsme, afin que certains ne trouvent pas l'absolu dans les fanatismes ou la pulsion de mort."

Il affirme que son ambition est de mettre un terme à une forme d'inertie endormant l'imaginaire des sociétés démocratiques. "Depuis trop longtemps, nous nous sommes résignés à une vie démocratique sans sel. Le défi de la politique, aujourd'hui, c'est donc aussi de réinvestir un imaginaire de conquête."

Robin Verner