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Les Républicains

Terrorisme: "Tout ce qui aurait dû être fait depuis dix-huit mois ne l'a pas été", estime Nicolas Sarkozy

Nicolas Sarkozy lors d'un meeting à Kriegsheim, dans le Bas-Rhin, le 9 juillet 2016.

Nicolas Sarkozy lors d'un meeting à Kriegsheim, dans le Bas-Rhin, le 9 juillet 2016. - Frederick Florin - AFP

Nicolas Sarkozy s'est exprimé sur TF1 dimanche soir, trois jours après l'attentat de Nice. Le président des Républicains a critiqué l'action du gouvernement dans la lutte contre le terrorisme, estimant que la France faisait face à "une guerre totale".

Trois jours après l'attentat de Nice, qui a fait 84 morts, Nicolas Sarkozy a été reçu ce dimanche soir sur TF1. Un entretien que le président des Républicains a tenté de mener d'un bout à l'autre, et dont il s'est servi pour critiquer l'action du gouvernement actuel dans la lutte contre le terrorisme.

Refusant de répondre à plusieurs questions, l'ancien chef de l'Etat est apparu fermé, entraînant le débat sur l'action gouvernementale dès les premières minutes. "Je sais que le risque zéro n'existe pas", a-t-il d'abord concédé, estimant cependant que "tout ce qui aurait dû être fait depuis 18 mois ne l'a pas été".

"Une guerre extérieure et une guerre intérieure"

"On est en guerre, une guerre totale, ce sera eux ou nous, c’est une question de détermination, pendant plusieurs années, parce que ça va être long", a prévenu l'ancien président. "Nous avons une guerre extérieure et une guerre intérieure", a-t-il ajouté.

Refusant de s'exprimer sur l'absence d'union nationale à droite après cet attentat et esquivant la question de sa candidature à la primaire de la droite pour 2017, Nicolas Sarkozy a énuméré trois propositions qui, selon lui, permettrait de livrer cette "guerre" face au terrorisme.

Centres de déradicalisation, fiches S et sites dijhadistes

Tout d'abord, il a réclamé que la consultation de site djihadistes soit un délit. "Ça n'a été voté qu'en juin, ce sera en vigueur en octobre, pourquoi?", a-t-il interrogé. C'est une promesse qu'il avait faite après l'affaire Mohammed Merah lorsqu'il était chef de l'Etat, mais qu'il n'avait pas tenue.

Il a ensuite appelé de ses voeux l'ouverture de centres de déradicalisation, ignorant les remarques de la journaliste, qui suggérait que dans le cas de Mohamed Lahouaiej Bouhlel, pour qui l'enquête fait ressortir une radicalisation "soudaine" et ignorée de certains de ses proches, cela n'aurait peut-être pas été pertinent. Enfin, Nicolas Sarkozy a exprimé sa volonté de faire surveiller les personnes fichées S, et d'expulser celles suspectées d'avoir un lien avec le terrorisme. 

"Nous sommes face à un terroriste islamique"

L'ancien chef de l'Etat a aussi exprimé sa théorie propre à propos de l'auteur de l'attentat de Nice. L'enquête en cours tente de déterminer d'éventuelles complicités du tueur dans la préparation de l'attentat, revendiqué par Daesh. Cette connexion avec l'organisation terroriste n'a pas été avérée pour le moment.

Mais pour Nicolas Sazkozy, Mohamed Lahouaiej Bouhlel n'est pas un "déséquilibré". "La détermination passe par la désignation de l'ennemi", a-t-il déclaré. "il a agi selon le mode opératoire recommandé par Daesh, nous sommes face à un terroriste islamique, dire cela n'est pas polémiquer", a-t-il poursuivi. "Il m'étonnerait beaucoup qu'un individu totalement isolé puisse louer un camion" comme celui utilisé le 14 juillet, a-t-il aussi ajouté. 

Les lieux de culte dans le viseur

A propos de la guerre "extérieure", Nicolas Sarkozy a indiqué que ce n'était pas le rôle de la France d'intervenir, notamment en Syrie, mais aux "pays voisins". Quant à la guerre "intérieure", elle passe aussi selon lui par la fermeture de certains lieux de culte. "Je veux que les préfets soient autorisés à fermer immédiatement les lieux de culte en rapport avec des salafistes", a-t-il déclaré, citant la décision d'autoriser l'ouverture d'une mosquée à Nice quelques jours avant l'attentat. Rien ne dit si Mohamed Lahouaiej Bouhlel fréquentait une mosquée, lui qui buvait de l'alcool en plein ramadan, à en croire l'une de ses voisines, qui aimait la salsa et enchaînait les conquêtes, hommes et femmes.

"Nous avons une obligation de moyens pour assurer la sécurité des Français. C’est mon devoir de dire qu'il y a une autre politique possible", a conclu Nicolas Sarkozy.

Charlie Vandekerkhove