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Sur la Syrie, l'UMP se démarque nettement de Hollande

Jean-François Copé au micro de BFMTV, ce 31 août.

Jean-François Copé au micro de BFMTV, ce 31 août. - -

L'UMP se démarque désormais clairement de François Hollande sur la crise syrienne, en mettant en garde le président de la République contre toute décision hâtive d'intervenir militairement au côté des Américains.

Sans être tout à fait sur la même ligne, François Fillon et Jean-François Copé ont tiré la sonnette d'alarme à 24 heures d'intervalle devant les risques d'une action militaire contre le régime du président Bachar al-Assad, en Syrie. Il se sont exprimés alors que Paris, comme Washington, tient pour seul responsable de l'attaque chimique qui, selon Washington, a fait 1.429 morts à Damas le 21 août.

A droite comme à gauche, d'autres dirigeants politiques, hormis au PS, ont déjà exprimé leurs réserves ou leurs craintes.

Le soutien de Jean-François Copé moins franc

Vendredi, François Hollande et Barack Obama, après un entretien téléphonique, avaient appelé la communauté internationale à adresser un "message fort" au régime syrien. Le président français a prôné le même jour "une réponse ferme et proportionnée".

Le régime al-Assad a dit s'attendre à des frappes occidentales "à tout moment", après le départ samedi de Syrie des inspecteurs de l'ONU ayant enquêté sur l'usage des armes chimiques.

Trois jours après avoir approuvé l'attitude de François Hollande dans le dossier syrien - il l'avait trouvé mercredi "juste sur la forme comme sur le fond" -, le président de l'UMP Jean-François Copé a nettement pris ses distances, alors que, selon un sondage BVA, 64% des Français sont hostiles à une intervention armée.

Pour Copé et Fillon, la France doit "conserver sa liberté"

Insistant sur le fait que "la France doit conserver sa totale liberté d'initiative" vis-à-vis des Américains, Jean-François Copé lui a demandé samedi d'"attendre les conclusions des inspecteurs de l'ONU" avant de passer à l'action militaire. "Le syndrome irakien est présent dans tous les esprits", a fait valoir le numéro un de l'UMP dans un entretien à Sud Ouest dimanche.

Selon le député-maire de Meaux, "si et seulement si l'utilisation des armes chimiques est établie, une intervention ciblée et limitée, dont l'objectif ne serait pas le renversement du régime, doit être mise sur la table".

Fillon a posé des conditions avant toute intervention. Soulignant que la France "ne peut agir à la légère et à la remorque de quiconque, fussent-ils ses alliés et amis américains", il a exhorté le président Hollande, lors d'une réunion publique à Saint-Raphaël (Var) à "bien mesurer" les "dangers" d'une action militaire, alors que "la région est une poudrière".

David Namias avec AFP et Damien Fleurot