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Les Républicains

Sarkozy annonce "une journée de travail sur l'islam" à l'UMP

Nicolas Sarkozy, le 17 janvier 2015.

Nicolas Sarkozy, le 17 janvier 2015. - Lionel Bonaventure - AFP

Nicolas Sarkozy s'est exprimé devant des conseillers nationaux de son parti, affirmant qu'il ne souhaitait ni "blesser", ni "offenser".

Nicolas Sarkozy, le président de l'UMP, a annoncé que son parti allait organiser "une journée de travail sur la question 'islam en France ou islam de France'", samedi lors d'un conseil national du mouvement à la Mutualité à Paris.

"On ne peut pas continuer à utiliser le mot 'intégration', il faut utiliser le mot 'assimilation'", a lancé Nicolas Sarkozy devant plusieurs centaines de conseillers nationaux, lors d'une table ronde sur "la crise des valeurs".

Plusieurs d'entre eux avaient témoigné de la "montée du communautarisme" chez certains musulmans dans leurs régions.

"Il ne faut pas blesser, pas offenser"

"L'intégration, c'est 'je viens comme je suis, je ne change rien à ce que je suis'. L'assimilation, c'est 'on vous accueille tel que vous êtes mais vous adoptez la langue, la culture, l'histoire, le mode de vie du pays qui vous accueille'", a expliqué Nicolas Sarkozy.

Pour réfléchir à cette question, "nous allons organiser une journée de travail sur la question 'islam en France ou islam de France'. Je ne partage pas le point de vue de certains éditorialistes qui pensent que tout est fichu", a-t-il affirmé. Selon l'ex-chef de l'Etat, "nous devons tenir notre vocabulaire (...) compte tenu de la fragilité de la société française et de la colère sourde de tant de nos compatriotes. Nous avons la responsabilité de trouver la solution".

"Sinon, que laisse-t-on comme perspectives à six millions de Français?", a-t-il demandé à propos des Français musulmans. Ce n'est en rien trahir l'idéologie républicaine mais il ne faut pas blesser, pas offenser", a-t-il insisté.

L'"islam de France"

"La France n'est pas une page blanche. Je crois profondément en la laïcité. Mais a-t-on oublié la violence avec laquelle on est passé de la catholicité à la laïcité (ndlr avec la loi de 1905, de séparation de l'Eglise et de l'Etat)? En 1902 et 1903, 6.000 prêtres ont été expulsés. On ne se posait pas la question à l'époque de savoir s'ils étaient binationaux ou pas". "A-t-on oublié", a poursuivi Nicolas Sarkozy, "qu'on a expulsé des prêtres bretons parce qu'ils prêchaient en breton? Et on vient me dire que c'est un scandale de vouloir empêcher les imams de prêcher en arabe!"

Selon l'ex-chef de l'Etat, "la question n'est pas de savoir ce que la République peut faire pour l'islam, mais ce que l'islam peut faire pour devenir l'islam de France".

A. D. avec AFP