Quand la galaxie Sarkozy s'effrite
Devant les militants, il en parle comme un acquis. Nicolas Sarkozy considère qu'il a "rassemblé" sa famille politique. Pourtant, le chef du parti Les Républicains apparaît de plus en plus isolé et doit faire face à des démissions en cascade.
Pourtant ancien porte-parole de Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin est le dernier en date à avoir pris ses distances. Il a quitté la direction du parti début janvier.
Darmanin, NKM...
"Les gens en ont marre de la politique comme avant. Il faut qu’il change d’entourage et de méthode", a expliqué le jeune maire de Tourcoing.
Même diagnostic chez Nathalie Kosciusko-Morizet, évincée de la direction du parti pour son opposition farouche à la "droitisation" du président de LR.
Le signe le plus alarmant pour Nicolas Sarkozy reste la désagrégation de la première ligne. De manière surprenante, Christian Estrosi s’est montré critique à l’égard de "son Nicolas". Autre fidèle parmi les fidèles, Nadine Morano a brutalement coupé les ponts avec son ancien favori depuis l'affaire de la "race blanche". Frédéric Lefebvre et Thierry Mariani n'y croient plus, eux non plus.
Camouflet autour du dîner des présidents de région
"Je crois que Nicolas Sarkozy avait prôné une démarche d'ouverture et de rassemblement. Au fur et à mesure, malheureusement, on sent que c'est lui-même qui est en train de s'isoler", constate Jean-Didier auprès de BFMTV Barthault, conseiller LR de Paris.
"L'impossibilité de débattre et l'obligation de bifurquer vers la droite et toujours plus à droite ne convient pas à la majorité des militants", estime pour sa part Marie-Laure Harel, ouvertement juppéiste.
"Ce qui bloque Nicolas Sarkozy, c'est sa personnalité. Certes, il est en adéquation avec les idées du peuple de droite mais il n'arrive plus à être crédible", analyse l'éditorialiste de BFMTV, Apolline de Malherbe.
Preuve de l'isolement de Nicolas Sarkozy, même l’organisation d’un déjeuner avec les nouveaux présidents de régions relève de la mission impossible. Face aux désistements de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand ou Christian Estrosi, la banquet a dû être annulé. Un camouflet pour l'ancien chef de l'Etat.
Les prises de guerre Woerth et Ciotti
Mais Nicolas Sarkozy, qui reconnaît quelques "erreurs" dans son livre La France pour la vie, a de la ressource. Brice Hortefeux et Luc Chatel, sont les piliers du premier cercle. Et il compte deux prises de guerre fillonistes: Eric Woerth et Eric Ciotti. Ces deux derniers n'hésitent pas à vanter les forces de l’ex-chef de l’Etat avec la ferveur des nouveaux convertis.