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Des 35 heures au "casse-toi pauvre con": Sarkozy fait son mea culpa dans son livre

Dans son livre La France pour la vie, l'ancien président concède avoir commis des "erreurs" durant son quinquennat.

Nicolas Sarkozy fait dans l'humilité. L'ancien chef de l'Etat publie lundi son livre, La France pour la vie (Plon). Un ouvrage que BFMTV a lu, et dans lequel il reconnaît un certain nombre d'"erreurs" commises durant ses cinq années au pouvoir, jusqu'à sa défaite en 2012.

Cette défaite le conduit "à analyser ce que j'aurais dû faire différemment, à la fois dans la conduite des réformes et dans l'exercice de la fonction présidentielle", reconnaît-il. Avant de se lancer dans un retour sur le fond et la forme.

> Des réformes trop tardives

"Aujourd'hui, je regrette d'avoir retardé des réformes qui auraient dû être engagées dès les premiers jours de mon quinquennat", affirme-t-il, à propos notamment de "la baisse des charges", qui aurait dû être "plus immédiate et plus forte". "J'aurais également dû aller au bout de deux sujets plutôt que de les contourner: les 35 heures et l'ISF". Autres "erreurs": l'exonération fiscale des heures supplémentaires et le bouclier fiscal, qui, "pour habile qu'il fut d'un point de vue technique, (l)'a exposé à un coût politique". Ca a été "un raté de communication grave". Sur la sécurité et l'immigration aussi, il explique avoir "commis l'erreur de ralentir".

> Un homme "exaspérant"

Nicolas Sarkozy regrette également avoir "cédé à la colère" au salon de l'agriculture: à l'époque, en 2008, il avait lancé "casse-toi pauvre con" à un homme qui l'avait insulté. Une saillie immortalisée par les caméras. "En agissant ainsi, j'ai abaissé la fonction présidentielle", admet-il.

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Mea culpa également pour être parti en vacances tout de suite après son élection sur le yacht de son ami Vincent Bolloré - "un cauchemar personnel autant que médiatique".

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Mais l'ancien chef de l'Etat ne s'excuse pas d'avoir fêté sa victoire au Fouquet's: "il y a des adresses de restaurants à Paris plus prestigieuses ou plus onéreuses", écrit-il. Il reconnaît toutefois ne pas avoir "mesuré la portée symbolique de ce lieu" et ne pas s'être "exprimé à temps" sur ce sujet.

Nicolas Sarkozy revient d'ailleurs volontiers sur sa personnalité, et regrette certaines attitudes.

"J'étais trop cartésien, trop anguleux peut-être même trop souvent simpliste. J'avais besoin d'être confronté aux difficultés de la vie pour comprendre et pour apprendre. Avec le recul, je perçois maintenant ce que j'ai pu avoir d'exaspérant pour les autres." Et d'ajouter quelques pages plus loin: "Je suis resté quelques mois de trop l'homme alors qu'il aurait fallu être immédiatement le président."

Quant à la campagne de 2012, l'ancien président la juge "décevante quant aux débats de fond".

> Une déclaration de candidature?

Le livre, composé de dix chapitres, alterne les réflexions personnelles - "les deux années qui ont suivies mon départ ont été heureuses (...) Force m'est de reconnaître que cet échec de 2012 m'a apaisé" - et les propositions de fond.

"Ce livre n'est pas une déclaration de candidature à la prochaine élection présidentielle. Il est trop tôt" mais "tout dire avant le grand rendez-vous de 2017 pour tout faire après, telle est bien, me semble-t-il, la seule stratégie possible pour être à la hauteur des défis qui attendent la France", explique Nicolas Sarkozy.

A. K.