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Les Républicains

Propos de Wauquiez: comme "Le Pen" et "pire que Trump", la grosse colère de Xavier Bertrand

Le président des Hauts-de-France s'en est pris vertement au président des Républicains en dénonçant sa "dérive voulue" qui aboutira à une "fusion" entre la droite et l'extrême droite.

Invité sur le plateau de BFM Politique, Xavier Bertrand s'est montré extrêmement virulent à l'encontre de Laurent Wauquiez, dont les propos enregistrés à son insu à l'EM Lyon ont déclenché une vive polémique. Selon le président des Hauts-de-France, les déclarations du président des Républicains sont dignes d'avoir été prononcées par "un des membres de la famille Le Pen". "C'est la même tonalité. C'est la même violence", a lâché notre invité.

Pour rappel, lors d'un cours dispensé devant des étudiants lyonnais, Laurent Wauquiez, a tiré à boulets rouges sur Emmanuel Macron, qu'il accuse d'avoir été à l'origine de la chute de François Fillon, Nicolas Sarkozy, qui aurait espionné ses ministres ou encore Gérald Darmanin, qu'il a comparé à un "Cahuzac puissance 10".

"Vous avez là, avec ce qui s'est passé, l'une des raisons pour lesquelles j'ai quitté Les Républicains. Il a eu bien évidemment le fait que les dirigeants de ma famille politique n’acceptent pas tous de dire 'il vaut mieux Emmanuel Macron plutôt que Marine Le Pen'. Et il y a cette violence, ce cynisme en politique que je n’accepte plus", a expliqué Xavier Bertrand.

"C'est pire que Trump"

L'ancien ministre du Travail a dénoncé ceux qui ont fait le choix "d'aboyer en permanence, de sauter à la gorge, de démolir l'autre", avant de reconnaître qu'il s'agissait "d'une stratégie électorale". "C'est pire que Trump. Certains veulent trumpiser la vie politique française", a-t-il poursuivi, décrivant des personnalités préférant "abattre les adversaires, les mettre à terre, plutôt que de faire le combat d'idées".

"C’est plus difficile de trouver les idées qui permettront l’alternance. C’est plus difficile de faire un projet pour la France et pour les Français. C’est plus facile de démolir matin midi et soir, je pense que c’est cette dérive-là qui est terrible pour notre pays. (...) On n’est pas obligé d’être d’accord sur tout mais on n’est pas obligé de s’insulter, d’avoir une telle violence", s'est encore agacé l'élu.

Selon lui, les propos de Laurent Wauquiez sont "symptomatiques d'une dérive qui est voulue". "Tout cela est à dessein. Je vois quelle est la stratégie électorale il y a derrière", a-t-il affirmé, assurant que "cette logique aboutira au final à une forme de fusion (de la droite, NDLR) avec une forme de l'extrême droite". "Quand on prend les mêmes thèmes, les mêmes termes... Quand il y a la même violence, c'est pour nous conduire à cela et je refuse cette dérive", a-t-il martelé.

"Théorie du complot"

Celui qui "ne regrette pas d'être parti" des Républicains a également démenti les accusations de Laurent Wauquiez sur Nicolas Sarkozy qui aurait espionné les téléphones portables de ses ministres lorsqu'il était aux responsabilités. Qualifiant ces propos de "pur délire", le président des Hauts-de-France a rappelé que "c'est Nicolas Sarkozy qui a été écouté par M. Buisson, c'est pas le contraire".

Enfin, Xavier Bertrand a dénoncé la "théorie du complot déjà démontée par des reportages" selon laquelle Emmanuel Macron aurait organisé la chute de François Fillon. Il a par ailleurs défendu Gérald Darmanin, vivement attaqué par Laurent Wauquiez, expliquant que ce dernier "l'a toujours considéré comme un rival potentiel".

"Vous vous battez pour des idées ou vous décidez d'abattre quelqu'un. Chacun fait son choix. J'ai fait le mien", a conclu Xavier Bertrand.

Paul Louis