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Primaire à droite: Sarkozy fait durer le suspense

Pas encore candidat, Nicolas Sarkozy enchaîne les dédicaces de son livre, comme le 26 avril à Nice.

Pas encore candidat, Nicolas Sarkozy enchaîne les dédicaces de son livre, comme le 26 avril à Nice. - Valéry Hache - AFP

Toujours pas candidat officiellement, le président de Les Républicains multiplie les déplacements et les petites phrases assassines. Et prévient: il veut rester maître de son calendrier.

Nicolas Sarkozy est-il déjà en campagne? Officiellement, non. Le président de Les Républicains a jusqu'au 9 septembre pour déclarer sa candidature à la primaire de droite en vue de la présidentielle 2017. Mais mardi, lors d'un déplacement à Nice, il a laissé peu de place au doute. Pas question donc de déclarer sa candidature entre celle de Geoffroy Didier et de Rama Yade.

"Je suis le président de la famille", dit-il dans Le Parisien. "Si je devais, comme tout le monde, ajouter mon nom à la longue liste, que deviendrait l'unité de notre famille politique?" Maîtriser le calendrier: c'est le souci de Nicolas Sarkozy. "Il faut que j'en garde sous le pied", martèle l'ancien chef de l'Etat. Dans son esprit, le scénario est prêt. Il ne reste plus qu'à définir la temporalité pour que l'annonce produise son effet. "Les candidatures, c'est le 9 septembre. Croyez-moi, je n'ai pas l'habitude d'être en retard!", lance-t-il, comme pour rassurer ceux qui le voient se tasser dans les sondages.

Pas de mouvement avant juillet?

En attendant, l'intéressé fait durer le suspense. Mais doucement, la machine se met en branle. "Dans les jours à venir, des comités d'appel à candidature de Nicolas Sarkozy vont voir le jour partout en France. Je vous invite à les rejoindre massivement", a écrit Guillaume Larrivé dans un mail aux adhérents de "La France pour la vie", le micro-parti de l'ancien président, rapporte le Journal du dimanche. Une organisation qui a changé de nom: elle s'appelait auparavant… l'association de soutien à l'action de Nicolas Sarkozy.

L'air de rien, depuis janvier, Nicolas Sarkozy multiplie les séances de dédicaces de son livre. En déplacement cette semaine dans le Sud-Est, où l'électorat est favorable à la droite, il distille les petites déclarations fracassantes. Mardi, il s'en est pris à François Hollande et ses "cinq années de mensonges et de parjures". Puis à "Nuit Debout": "Nous ne pouvons pas accepter que des gens qui n'ont rien dans le cerveau viennent sur la place de la République donner des leçons à la démocratie française", a-t-il lancé.

De quoi s'attirer les foudres du gouvernement, qui a répondu par la voix de Stéphane Le Foll: "Je pense que la campagne de Nicolas Sarkozy qui s'engage a toujours ce côté excessif et méprisant pour ce qui se passe et ne correspond pas à ce qu'il souhaite", a lancé le porte-parole du gouvernement mercredi matin sur BFMTV et RMC. La campagne semble bel et bien lancée. Mais s'il ne s'empêche pas de tacler ses rivaux, Nicolas Sarkozy ne devrait pas en dire plus d'ici à cet été. "Il ne bougera pas avant juillet, peut-être même pas avant la fin août", glisse son entourage au Parisien.

A. K.