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Les Républicains

Pourquoi Sarkozy change d'avis sur Trump

Les revirements de Nicolas Sarkozy vis-à-vis du milliardaire lancé dans la course à la Maison Blanche soulignent les limites de sa stratégie. Décryptage.

Il n'y a pas si longtemps l'ancien président saluait le succès du milliardaire américain. Il comptait même s'en inspirer pour reconquérir les Français: 

"Regardez ce que donnent aux Etats-Unis les candidats soutenus par l’establishment et les médias, ils sont balayés par les candidats du peuple", déclarait Nicolas Sarkozy le 1er mars lors de la commission exécutive de LR.

Un "diviseur" qui "gagne"

Pour les sarkozystes, la réussite du milliardaire populiste légitimait la ligne dure suivie par leur candidat. "Cela montre qu’on ne gagne pas au centre, avec une campagne aseptisée, mais en clivant", assurait l’eurodéputé Brice Hortefeux au Monde.

"Nicolas Sarkozy il se rêve dans le diviseur qui gagne c'est-à-dire que sa figure c'est Donald Trump. Donald Trump avait dit de Jeff Bush que c'était un mou, un 'low energy', un faible. icolas Sarkozy dit la même chose d'Alain Juppé", analyse François Durpaire, historien spécialiste des Etats-Unis.

"Ça fait frémir"

Mais mercredi, l'ancien Président a fait machine arrière. "Ce monsieur ne mérite pas tant d'intérêt que cela. Ce qui est assez effrayant, c'est l'impact qu'il a. Je trouve terrifiant qu'il y ait 30% d'Américains qui peuvent se reconnaître là-dedans", a ainsi déclaré le président du parti Les Républicains lors d'un meeting dans un grand hôtel londonien devant environ 500 personnes de la communauté française. 

"Ça fait frémir. Ça me fait frémir aussi sur l'état d'une partie de l'Amérique profonde", a ajouté Nicolas Sarkozy, dénonçant le "populisme" et la "vulgarité" du candidat républicain à la Maison-Blanche.

Le précieux vote des modérés

Ce changement de pied vient-il de sa chute continue dans les sondages? Nicolas Sarkozy semble réaliser les limites de sa stratégie. A trop jouer la division, il perd le vote des modérés qui se rabattent, sur ses concurrents. Un électorat pourtant indispensable pour l’emporter, lors de la primaire de novembre, mais surtout en 2017.

Nicolas Sarkozy était à Londres pour promouvoir son dernier livre, La France pour la vie dans l'optique des primaires de la droite en novembre. Il n'a fait aucune allusion à la validation la veille par la Cour de cassation des écoutes téléphoniques qui lui ont valu une mise en examen pour corruption et trafic d'influence, un nouvel obstacle sur la route de la présidentielle de 2017. 

K. L. avec Agathe Lambret