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Petites retraites, 64 ans... Pourquoi LR revendique un "succès" sur la réforme des retraites

Aurélien Pradié, Eric Ciotti et Bruno Retailleau le 17 septembre 2022 à La Ciotat

Aurélien Pradié, Eric Ciotti et Bruno Retailleau le 17 septembre 2022 à La Ciotat - Clement MAHOUDEAU / AFP

La droite se félicite d'avoir réussi à pousser le camp présidentiel, dont la majorité à l'Assemblée nationale est relative, à répondre à certaines de ses demandes sur ce texte.

Les chefs de file du parti Les Républicains (LR) avaient le sourire sur le perron de Matignon. Au sortir d'un entretien avec la Première ministre Élisabeth Borne ce jeudi, Éric Ciotti, Bruno Retailleau et Olivier Marleix ont revendiqué un "succès" de leur formation sur la réforme des retraites du gouvernement.

"La Première ministre a confirmé qu'il y aurait revalorisation des petites retraites pour 1,8 million de retraités", s'est félicité le nouveau président de LR. Il s'agissait d'une condition de la droite pour accorder son soutien à la majorité relative sur ce texte. Ce n'est pas la seule à laquelle a répondu Élisabeth Borne.

"Les bases d'un accord sont posées"

Lorsqu'elle a dévoilé les contours de la réforme mardi, les digues séparant la majorité de LR sont tombées une à une: report de l'âge légal à 64 et non 65 ans comme cela était souhaité au départ par le président, revalorisation des petites retraites, y compris pour les retraités actuels, prise en compte des congés parentaux...

"Cette réforme, elle reprend les propositions des Républicains", a vanté ce vendredi Olivier Marleix, patron des députés LR, sur Europe 1.

Il reste encore quelques détails à régler certes, comme le montant des pensions des retraites actuelles - Élisabeth Borne ne l'avait pas précisé, indiquant seulement qu'elles seraient de 1200 euros pour les futurs retraités - mais rien d'insurmontable.

"Joli coup"

"Les bases d'un accord sont posées", a ainsi déclaré Bruno Retailleau, chef de file des sénateurs de la droite. D'autant plus, a-t-il souligné, que le texte du gouvernement reprend "l'architecture de l'amendement que nous votions chaque année", au Sénat. Là est l'enjeu pour la droite: faire valoir sa patte sur ce texte.

Sur BFMTV, notre éditorialiste politique Matthieu Croissandeau a salué un "joli coup", surtout au regard des derniers mois pour le parti fondé par Nicolas Sarkozy.

LR "était à la rue, ratatiné après le score de Valérie Pécresse à la présidentielle, ratatiné aussi par le score tragique de ses candidats aux législatives"; a-t-il rappelé.

Désormais, "les voici au centre du jeu". Pour autant, les députés LR n'ont pas totalement accordé leurs violons sur ce texte. Certains, dont notamment Aurélien Pradié, font monter les enchères. Après les annonces d'Élisabeth Borne, le député du Lot a fait valoir ses "lignes rouges", notamment sur les carrières longues.

"Supplétifs du camp présidentiel"

"Ceux qui ont travaillé avant 21 ans, et en particulier à 20 ans, vont être les grands perdants de cette réforme", avançait-il cette semaine sur Sud Radio, estimant que pour eux, "il n'y a rien, sauf la perspective de devoir travailler une ou deux années de plus".

Présent sur LCP deux jours avant, celui qui s'est fait le chantre d'une droite "sociale" et "populaire", avait tenu néanmoins à rassurer, expliquant que lui et Éric Ciotti ont "une vision qui peut se rejoindre".

Reste qu'un accord entre les députés LR ne réglerait pas tout. Il y a un risque pour les députés de droite, analyse Matthieu Croissandeau. Celui de devenir "les supplétifs du camp présidentiel". "Oui, ils peuvent faire basculer le vote, mais ils peuvent aussi au fur et à mesure perdre leur identité", explique-t-il.

Baptiste Farge