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Les Républicains

NKM ou la tentation Macron

Nathalie Kosciusko-Morizet arrivant à l'Elysée pour l'investiture d'Emmanuel Macron.

Nathalie Kosciusko-Morizet arrivant à l'Elysée pour l'investiture d'Emmanuel Macron. - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Nathalie Kosciusko-Morizet fait partie des ministrables et des ténors de la droite ayant signé un appel pour répondre à la "main tendue" d'Emmanuel Macron. Une prise de position qui lui vaut d'être défiée par un maire LR dans la circonscription qu'elle brigue pour les législatives.

Mardi soir, entre les murs du siège des Républicains, dans le XVème arrondissement de Paris, s'est tenu un bureau politique houleux. Signe de la tension qui régnait, près de la moitié des membres manquaient à l'appel. Comme Nathalie Kosciusko-Morizet. Une absence physique d'autant plus criante que l'ancienne ministre de l'Ecologie est actuellement au centre des déchirements qui agitent le parti de la droite.

Depuis lundi, et l'appel lancé au départ par quelques dizaines de personnalités LR et UDI, pour répondre à la "main tendue" du nouveau président, les lignes ont considérablement bougé. Une dynamique accentuée par l'imminence de la nomination du gouvernement d'Edouard Philippe, qui devrait intervenir ce mercredi à 15 heures. La députée de l'Essonne n'a pas paraphé l'appel dès lundi. Et ce malgré les nombreux messages que lui a adressé Gérald Darmanin, à l'origine de ce document avec Thierry Solère.

Elle a signé l'appel 2 heures après sa publication

Comme le rapporte L'Opinion ce mercredi, Nathalie Kosciusko-Morizet n'a rappelé le maire de Tourcoing que deux - longues - heures après la publication de l'appel. Finalement ralliée à cet acte dissident qui ne se présente pas comme tel, elle figure aussi parmi les ministrables possibles. Même si elle a plusieurs fois affirmé: "Je n'ai rien demandé et on ne m'a rien proposé". Et c'est sans doute ce qui explique qu'elle ait rapidement rattrapé son retard depuis lundi, en mobilisant ses soutiens.

"120 de mes parrains à la primaire depuis hier (lundi, ndlr) que j'ai sollicités pour répondre à cet appel m'ont dit qu'ils avaient envie de s'y joindre. Je sais que Thierry Solère de son côté a fait la même chose", déclarait-elle sur le plateau du 13H de France 2 mardi. 

"Il y a plusieurs centaines d'élus, dont des parlementaires, des maires, des conseillers départementaux, des conseillers régionaux, qui se joignent", a insisté l'ancienne ministre. Ce mercredi matin, l'appel rassemblait 173 signataires. 

Défiée par un autre LR aux législatives

Le retour de bâton, après cette prise de position, ne s'est pas fait attendre. Mardi, un autre candidat Les Républicains s'est présenté face à elle dans la circonscription que François Fillon lui a léguée pour les législatives. Jean-Pierre Lecoq, le maire LR du VIème arrondissement de Paris, la défiera sur la 2ème circonscription, traditionnellement très favorable à la droite, et qui comprend les Vème, VIème et VIIème arrondissements.

Jean-Pierre Lecoq aurait été encouragé à agir par les sarkozystes, dont beaucoup, en particulier Rachida Dati, n'ont pas digéré que cette circonscription soit donnée au départ à NKM. D'après L'Opinion, Henri Guaino, proche de la maire du VIIème arrondissement, à hésiter à se présenter lui-même face à Nathalie Kosciusko-Morizet ces derniers jours.

Le parti a riposté à l'appel favorable à Emmanuel Macron avec un contre-appel signé par les 577 candidats aux législatives, pour un rassemblement autour du projet de la droite. Les "traîtres", "collabos" et autres "vendus" entendus mardi soir au siège des Républicains lors du bureau politique et rapportés par Le Parisien ne sont pas près de laisser la place à des termes moins fleuris. La fracture au sein du parti ne cesse de s'élargir. Et l'annonce du nouveau gouvernement ne devrait pas aider à la colmater. 

Charlie Vandekerkhove