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Les téléphones de Hortefeux, Copé et la famille Dassault piratés

L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux

L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux - -

Les téléphones portables de Brice Hortefeux, Jean-François Copé et de plusieurs membres de la famille de Serge Dassault ont été piratés et écoutés pendant plusieurs semaines.

Ils appartiennent à "la galaxie" de l'Essonne, fief électoral de l'industriel Serge Dassault, à l'exception de deux ministres UMP. Dans son édition à paraître mardi, Le Canard enchaîné, révèle que les téléphones portables de Brice Hortefeux, Jean-François Copé et de plusieurs membres de la famille de Serge Dassault ainsi que trois élus de l'Essonne, ont été piratés et écoutés pendant plusieurs semaines. Soit au total une quinzaine de personnes.

Hortefeux va porter plainte

"C'est vrai. J'ai été informé il y a une quinzaine de jours par la police qu'une forme d'écoute illégale de mon téléphone avait été mise en place, qui portait sur la messagerie. Je n'en sais pas beaucoup plus parce que je n'ai pas encore été entendu. Cela a duré environ un mois et demi", a déclaré lundi Brice Hortefeux.

"Je porterai plainte", a-t-il ajouté, confirmant également l'information du Canard enchaîné selon laquelle le président de l'UMP Jean-François Copé a connu la même mésaventure.

Les pirates auraient réussi à s'introduire dans les messageries et à récupérer les codes secrets qui permettent d'écouter les messages à distance. Certains messages ont ainsi été supprimés par les malfaiteurs, qui ont également enregistré les coordonnées de ceux qui laissaient leur numéro, dont Nadine Morano et François Fillon.

La piste de l'achat de votes

Ils auraient aussi tenté de soutirer de l'argent à des membres de la famille Dassault. Selon l'hebdomadaire, trois personnes ont finalement été arrêtées il y a deux semaines avant d'être libérées par un juge des libertés après trois jours de détention.

Ces trois personnes seraient originaires de Corbeil-Essonnes, ville dirigée par Serge Dassault entre 1995 et 2009. Elles assurent avoir participé en 2009, en échange de 100.000 euros, à un système d'achat de votes dans la commune au profit de Jean-Pierre Bechter, successeur de Serge Dassault à la mairie de Corbeil.

Jean-Pierre Bechter a indiqué "n'en avoir strictement rien à foutre", dénonçant des "fantasmes" et rappelant qu'il avait été élu avec 800 voix d'avance.

En mars dernier, une information judiciaire pour achat de votes, corruption, blanchiment et abus de biens sociaux avait été ouverte pour enquêter sur les campagnes municipales de 2008 à 2010.