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Les Républicains

Les petits conseils de Buisson à Sarkozy

Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy

Patrick Buisson, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy - MigueI Medina - AFP

Le journal Le Monde publie mercredi des notes politiques que Patrick Buisson rédigeait pour Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président de la République. Son influence sur les décisions prises par le chef de l'Etat y est exposée.

Plus le temps passe et plus les preuves de l'influence massive de Patrick Buisson sur Nicolas Sarkozy lors de son passage à l'Elysée se multiplient. Mercredi Le Monde publie une part des notes que rédigeaient le conseiller de l'ombre du chef de l'Etat. Stratégie politique, angle de communication et nomination en tout genre, tout y passe.

Patrick Buisson analyse, sondage à l'appui en permanence, et, souvent, Nicolas Sarkozy suit. Ainsi en 2010, le très à droite patron de la chaîne Histoire, ancien journaliste de Minute et proche des milieux catholiques intégristes pose le cadre d'un futur gouvernement en cas de remaniement dans une note directement adressée au président de la République:

"1. L’idée qui consiste à mettre Jean-François Copé à Beauvau et Brice [Hortefeux] à l’UMP est politiquement la plus pertinente: elle évite une guerre Fillon-Copé (…) Copé à Beauvau sera (…) confronté à une obligation de résultats: (…) son investissement sera total et loyal.
2. Pécresse à la justice est trop glamour. Malgré tous ses défauts, Alliot-Marie incarne bien la rigueur de la fonction", écrit Buisson selon Le Monde qui a conservé la forme du texte initial.

Ces multiples notes conservées par Patrick Buisson, qui enregistrait aussi ses entretiens avec Nicolas Sarkozy, sont aujourd'hui aux mains de la justice dans le cadre de l'enquête dite des "sondages de l'Elysée". L'ancien conseiller présidentiel est d'ailleurs mis en examen pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier.

Buisson et le "couple sécurité-immigration"

On apprend aussi que c'est en préparation, dès 2010, de la campagne présidentielle de 2012 que Patrick Buisson, dépeint en obsédé des relations avec le Vatican, convainc le chef de l'Etat de la pertinence de conserver François Fillon à Matignon.

Dans d'autres notes publiées par le quotidien du soir on trouve de nombreuses allusions à cette campagne présidentielle de 2012 que Patrick Buisson veut voir pencher toujours plus à droite et qui reste un point de tension chez Les Républicains d'aujourd'hui.

"Je te joins le rapport d’une enquête [qui] dessine quand même un paysage propice à ta réélection: il suffit (…) de mettre en place la campagne qui correspond aux attentes majoritaires des Français", écrit-il ainsi à Nicolas Sarkozy. Puis plus tard: "le couple sécurité-immigration sera en 2012 à la puissance 3 de ce qu’il a été dans la construction du vote en 2007."

Et puis derrière la stratégie politique soufflée par celui que Nicolas Sarkozy tient alors en haute estime il y a les petits conseils glissés avec une constante volonté de maîtriser son image médiatique. Parmi ceux révélés par Le Monde, Patrick Buisson suggère d'appeler en publique son épouse "ma femme" plutôt que "Carla" ou encore, quelques jours après l'élection de Barack Obama en 2008: "Sarko l’Américain (…) devrait profiter de cet engouement passager". En 2012 pourtant, un seul des deux sera réélu à son poste...

S.A.