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Police-Justice

Sondages de l'Elysée: le sondeur Pierre Giacometti mis en examen

Pierre Giacometti est mis en examen pour "recel de favoritisme" dans l'affaire des sondages de l'Elysée.

Pierre Giacometti est mis en examen pour "recel de favoritisme" dans l'affaire des sondages de l'Elysée. - AFP

L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy est mis en examen dans l'affaire des sondages de l'Elysée, entre 2007 et 2012. Pendant le quinquennat de l'ancien président des contrats pour plus de 2 millions d'euros avaient été conclus avec des instituts de sondage.

Pierre Giacometti, ancien conseiller en opinion de Nicolas Sarkozy à l'Elysée a été mis en examen ce mardi pour recel de favoritisme. L'ancien directeur d'Ipsos France est visé dans l'enquête sur les sondages et dépenses de communications de l'Elysée. Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy, une série de contrats avaient été conclus entre l'Elysée et neuf instituts de sondage, pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

En tout, les contrats de conseil auprès de la présidence de la République représenteraient 2 à 2,5 millions d'euros. "Il n'est absolument pas mis en cause pour un quelconque détournement de fonds publics", a commenté l'avocat, évoquant un "délit formel" autour de l'absence d'appel d'offres.

Des irrégularités dans les contrats

L'enquête, menée par le juge d'instruction Serge Tournaire, porte sur d'éventuelles irrégularités dans les contrats conclus par l'Elysée avec neuf instituts de sondage ou sociétés de conseil durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Parmi les sociétés qui avaient contracté avec l'Elysée, celle de Pierre Giacometti et celle de Patrick Buisson. Ce dernier, ancien conseiller de Nicolas Sarkozy venu de l'extrême droite a été mis en examen fin juillet pour recel de favoritisme, abus de biens sociaux et détournement de fonds publics par un particulier.

L'avocat de Pierre Giacometti a parlé pour sa part d'un "délit formel", évoquant "le non-respect par l'Elysée à l'époque du code des marchés publics". En cause: l'absence d'appel d'offres sur ses prestations de conseil. Mais pour l'avocat, cette nécessité est discutable dans une matière aussi délicate que le conseil en opinion pour un chef d'Etat. "J'envisage de saisir la cour d'appel sur cette question" et de demander la nullité de la mise en examen, a déclaré Me Maisonneuve.

La polémique avait démarré en 2009, après la publication d'un rapport de la Cour des comptes qui épinglait sévèrement une convention signée le 1er juin 2007 entre l'Elysée et le cabinet de Patrick Buisson "pour un coût avoisinant 1,5 million d'euros". La Cour des comptes avait déploré l'inapplication des "possibilités offertes par le code des marchés publics".

Six collaborateurs de Sarkozy visés dans l'enquête

Au-delà de ceux qui ont bénéficié des contrats, l'enquête porte aussi sur les donneurs d'ordre. Début juin, six anciens collaborateurs de Nicolas Sarkozy, dont Claude Guéant et Xavier Musca, qui s'étaient succédé au poste de secrétaire général de la présidence de la République, ainsi qu'Emmanuelle Mignon, avaient été placés en garde à vue. Ils n'ont à ce stade pas été mis en examen.

Selon une source proche du dossier, c'est Claude Guéant qui avait transmis à Emmanuelle Mignon le contrat avec Patrick Buisson pour signature au début du quinquennat. La directrice de cabinet avait consulté un haut fonctionnaire sur la régularité du dispositif et il lui avait été répondu qu'il n'y avait pas de difficulté, a indiqué la même source.

la rédaction avec AFP