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L'ancien ministre gaulliste Charles Pasqua est mort

Charles Pasqua est mort lundi à l'âge de 88 ans.

Charles Pasqua est mort lundi à l'âge de 88 ans. - Stéphane de Sakutin - AFP

L'ancien ministre de l'Intérieur, cofondateur du RPR, s'est éteint lundi à l'âge de 88 ans. Personnage truculent, il avait mis un terme à sa carrière politique en 2011.

L'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua est mort lundi à l'hôpital Foch de Suresnes. Il avait 88 ans. "C'était un personnage truculent, avec son accent, qui faisait sourire et disait souvent des choses de bon sens", a réagi l'ancienne ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie sur BFMTV. "C'était un militant, gaulliste de coeur, proche des gens. Il se donnait souvent des airs méchants, plus qu'il l'était en réalité". "Ce soir, la France perd l'un de ses plus grands serviteurs", a réagi Nicolas Sarkozy dans un communiqué.

Résistant, gaulliste, Charles Pasqua commence sa carrière politique en s'établissant dans les Hauts-de-Seine, département qu'il préside de 1973 à 1976 et de 1988 à 2004. Il est aussi l'un des fondateurs du RPR. Homme de réseau, il s'engage dans la campagne de Jacques Chirac en 1981 puis entre au gouvernement en tant que ministre de l'Intérieur, lorsque ce dernier devient Premier ministre de François Mitterrand en 1986.

Des affaires politico-judiciaires

A ce poste, Charles Pasqua est notamment l'auteur d'une loi portant son nom, rendant plus difficile le séjour des étrangers en France. En 1992, il appelle à voter non contre le traité de Maastricht aux côtés de Philippe de Villiers et Philippe Séguin. De 1993 à 1995, il est à nouveau ministre de l'Intérieur, cette fois du gouvernement Balladur. Il le soutient contre Jacques Chirac à la présidentielle de 1995. En 1999, il claque la porte du RPR pour créér le Rassemblement pour la France (RPF) avec Philippe de Villiers.

Homme controversé, Charles Pasqua a également été mis en cause dans une dizaine d'affaires politico-judiciaires depuis les années 2000. Il a été relaxé dans plusieurs d'entre elles, mais a aussi été condamné dans deux dossiers: à 18 mois de prison avec sursis pour financement illégal de campagne électorale lors des européennes de 1999, via la vente du casino d'Annemasse, et à un an avec sursis dans l'affaire des détournements de fonds au préjudice de la Sofremi, une société d'exportation de matériel de sécurité.

Il avait mis un terme à sa carrière politique en 2011. "On savait qu'il était malade, et que depuis la mort de son fils Pierre-Philippe il avait pris un coup", rappelle le sénateur Roger Karoutchi. Sa dernière sortie publique date du 30 mai: il était alors apparu le 30 mai au congrès fondateur des Républicains.

Ariane Kujawski