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Les Républicains

Gérard Larcher appelle Emmanuel Macron à ne pas être "le président de l'impuissance politique"

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris

Le président du Sénat Gérard Larcher le 15 octobre 2021 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

Dans un entretien accordé au Parisien, le président du Sénat insiste notamment sur le projet de loi immigration, un texte sur lequel la droite au Parlement devrait être le pivot et qui demande l'organisation d'un référendum sur le sujet.

Finances publiques, immigration, dialogue social... Le président (LR) du Sénat Gérard Larcher appelle Emmanuel Macron à ne pas être "le président de l'impuissance politique", insistant sur "l'exigence de résultats" dans une interview au Parisien publiée ce samedi.

Quelques jours après avoir phosphoré douze heures durant en compagnie des chefs de partis, à l'invitation du président Macron, Gérard Larcher met en garde: "attention à ce qu'une nouvelle fois ces 'rencontres de Saint-Denis' ne débouchent sur rien".

"Maintenant, il y a une exigence de résultats", fait-il valoir.

Référendum sur la politique migratoire

Le président du Sénat, candidat à sa succession à l'issue des sénatoriales de septembre, met notamment l'accent sur l'immigration, alors que l'exécutif peine à accoucher du projet de loi promis.

Un texte sur lequel la droite au Parlement devrait être le pivot: or, Les Républicains réclament en la matière une large réforme constitutionnelle qui permettrait notamment d'organiser un référendum sur la politique migratoire, remettrait en cause la primauté du droit européen ou inscrirait le principe d'assimilation dans la Loi fondamentale.

"Sans réforme constitutionnelle, il n'y aura pas de politique migratoire réelle et donc aucune politique d'intégration réussie. Et nous ouvrons la porte à l'extrême droite si on trompe encore les Français sur ce sujet", prévient Gérard Larcher.

Et si Emmanuel Macron "enterre" l'option d'un référendum, "il en assumera les conséquences", menace encore l'élu des Yvelines.

"Impuissance politique"

Alors que le gouvernement met la dernière touche à son budget et présentera en septembre sa loi de programmation des finances publiques, Gérard Larcher appelle à "faire des économies", ce qui "demande un peu de courage politique".

"Il ne faut pas qu'Emmanuel Macron soit à nouveau le président de l'impuissance politique", appuie-t-il, agitant encore le spectre d'une motion de censure à l'Assemblée déposée par son parti et qui pourrait renverser le gouvernement.

Gérard Larcher se montre également dans l'expectative sur l'annonce d'une prochaine conférence sociale, qui doit notamment viser les bas salaires. "Est-ce un nouveau faux-semblant ou l'amorce d'un nouveau dialogue social? Si ce n'est que de la gesticulation, on le paiera tous cher collectivement", affirme-t-il.

Quant aux affaires internes de son parti, Gérard Larcher affiche son scepticisme face à la ligne prônée par l'ancien président Nicolas Sarkozy qui appelle la droite à rassembler largement, d'Emmanuel Macron à Eric Zemmour. "La vie politique a besoin de clarté, il y a des grands écarts impossibles", assure-t-il.

S.R. avec AFP