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Les Républicains

François Fillon: "Mon ennemi, c'est le déclin de la France"

François Fillon lors de son dernier meeting de campagne le 25 novembre à Paris

François Fillon lors de son dernier meeting de campagne le 25 novembre à Paris - BFMTV

Le favori de la primaire de la droite a donné vendredi soir son dernier meeting de campagne à Paris. François Fillon a accusé ses détracteurs d'avoir qualifié ses électeurs de "conservateurs obtus, réactionnaires, nostalgiques d'une France moisie".

Dernier meeting de campagne pour François Fillon. Et dernier sprint pour le favori du second tour de la primaire de la droite. Lors d'un discours ce vendredi soir porte de Versailles à Paris face à ses militants, l'ancien Premier ministre a dénoncé "les vieux bombardiers socialistes et quelques artificiers de chez nous" qui ont formulé des critiques à son égard. "Tout ce beau monde vous a désignés comme des conservateurs obtus, des réactionnaires, des nostalgiques d'une France moisie."

"Il y a deux mois, mon projet était considéré par tous comme l'un des plus aboutis. Le voici devenu impossible. Il y a une semaine, j'étais vu comme un réformateur, me voilà qualifié d'ultra-libéral et de destructeur. Trente ans que je suis gaulliste et me voici soudainement devenu l'ami des extrémistes et le croquemitaine réactionnaire. Remarquez, y’a rien de nouveau dans tout cela: on accusait bien De Gaulle d'être un dictateur en puissance", a ajouté François Fillon.

"Alain Juppé n'est pas mon adversaire"

L'ancien Premier ministre a également évoqué son retournement dans les sondages. "La vague du premier tour a brisé la boule de cristal des milieux bien informés." Il a lancé: "il y a trois ans, lorsque j'ai commencé mon tour de France, j'étais seul ou presque. Et ce soir vous êtes plus de 10.000".

Le nouveau champion des Républicains a également eu un mot à l'égard de son rival. "J'ai de l'estime pour Alain Juppé, il n'est pas mon adversaire, c'est mon concurrent. Il n'est pas mon ennemi, parce que mon ennemi, c'est le déclin de la France." Le favori de la primaire a aussi évoqué l'ancien président de la République et candidat malheureux de la consultation.

"À l'heure où Nicolas Sarkozy se retire avec élégance, je lui témoigne à nouveau mon respect et je reçois son soutien et sa reconnaissance. Nous sommes de la même famille politique."

"Nous sortirons des 35 heures"

François Fillon a par ailleurs donné quelques pistes en vue de l'élection présidentielle, assurant qu'il souhaitait faire de la France "la première puissance européenne dans dix ans". Il a détaillé certains de ses engagements pour 2017: "nous sortirons des 35 heures pour annuler la pire erreur économique de ces vingt-cinq dernières années". Le candidat a ensuite rappelé son attachement à la famille: "la famille a été dédaignée", "je la protégerai je lui redonnerai ses droits".

Il a par ailleurs insisté à plusieurs reprises sur le mot liberté. "Nous placerons notre engagement sous le signe de la liberté", le "premier mot de la devise nationale", a-t-il ajouté, tout en fustigeant la gauche qui "depuis trop longtemps, se méfie de la liberté, elle lui reproche de contrarier son égalitarisme". François Fillon en a profité pour égratigner l'actuel locataire de l'Élysée: "François Hollande a été élu en vendant des roses avant que la réalité ne le rattrape".

Gérard Larcher et Bruno le Maire

De nombreux ténors de la droite et du centre étaient présents, des fillonistes historiques comme Gérard Larcher, président du Sénat, Bruno Retailleau, président des sénateurs LR. Mais aussi des sarkozystes, comme Eric Woerth, Luc Chatel, ou encore Nadine Morano, ainsi que l'ex-candidat Bruno le Maire ou le centriste Hervé Morin.

François Fillon, qui a enregistré 16 points et plus de 650.000 voix d'avance au premier tour, est donné gagnant dimanche. Un sondage OpinionWay réalisé après le débat de jeudi et publié vendredi soir annonce sa victoire avec 61% des voix contre 39% pour Alain Juppé. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, c'est lui qui a été jugé le plus convaincant par 57% des téléspectateurs contre 39% pour Alain Juppé lors du débat de l'entre deux tours.

Céline Hussonnois-Alaya