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Fillon : "Jamais je ne voterai pour le Front national"

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François Fillon et Jean-François Copé ont débattu sur le plateau de France 2 dans le cadre de la campagne pour la présidence de l'UMP, dont l'élection aura lieu le 18 novembre prochain.

C'est une petite révolution culturelle à droite. Pour une unique fois avant le vote des militants le 18 novembre prochain, les prétendants à la présidence de l'UMP, François Fillon et Jean-François Copé, se sont affrontés sur France 2 dans un débat "important mais pas décisif", que les deux hommes voulaient le moins conflictuel possible.

L'ex-Premier ministre et le secrétaire général du parti se sont succédé, 30 minutes chacun, pour un grand oral face à des journalistes. Le tirage au sort a voulu que François Fillon s'exprime en premier. Le présentateur de l'émission, David Pujadas les a ensuite réunis sur le plateau pour les interroger pendant une demi-heure.

Le "débat" s'est fait plutôt à l'américaine, avec les deux hommes debout derrière des pupitres de biais. C'est Jean-François Copé qui conclura.

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Supprimer l'impôt sur la fortune ?

Vraie divergence entre les candidats à la présidence de l'UMP, Jean-François Copé affirme qu'"il ne faut pas supprimer l'impôt sur la fortune". "L'ISF est un impôt stupide mais il est un symbole de justice", a-t-il dit, admettant qu'il "fallait le faire évoluer". "Je propose que cet impôt soit réorienté massivement vers l'économie".

Pour François Fillon en revanche, "il va falloir supprimer l'impôt sur la fortune, le réformer". "Il faudra orienter la fiscalité sur les revenus du capital plus que sur les revenus du patrimoine", a déclaré l'ancien Premier ministre, assurant, au sujet de cet impôt, que "les socialistes sont en train de le tuer".

"Jamais je ne voterai pour le Front national"

"Jamais je ne voterai pour le Front national", a dit François Fillon au sujet de la stratégie du "ni-ni", une réponse à la lancinante question du positionnement face au FN, qu'a souvent utilisé son adversaire lors de cette campagne en rappelant que François Fillon avait semé le trouble à l'UMP en appelant à voter contre le Front national au lendemain du premier tour des cantonales de mars 2011 quand il était Premier ministre, allant plus loin que le "ni-ni".

Un faux procès selon François Fillon, qui assure que "jusqu'à maintenant" il n'avait "jamais appelé à voter pour un candidat du PS".

2017 : "si c'est Nicolas Sarkozy, je serai derrière Nicolas Sarkozy"

Si Nicolas Sarkozy revient en politique, Jean-François Copé le soutiendra. "Quelles que soient ses décisions futures, je serai à ses côtés", a-t-il dit à plusieurs reprises. François Fillon n'avait pour l'instant pas évoqué le sujet. Jeudi soir, l'ancien Premier ministre a précisé que "la question de Nicolas Sarkozy ne se pose pas pour l'instant.

Au sujet de la présidentielle 2017, l'ancien Premier ministre a posé la question "va-t-on être en mesure d'incarner un espoir ?" Il faut incarner un espoir et c'est le travail de l'UMP", a-t-il dit, ajoutant que "le moment venu, je serai avec celui qui aura le plus de chances".

"Si c'est moi, Nicolas Sarkozy, je serai derrière Nicolas Sarkozy, si c'est Jean-François Copé, je serai derrière Jean-François Copé, et si c'est moi, j'espère que Jean-François Copé sera avec moi", a-t-il ironisé.

"Pas d'inventaire"

"Si on compare la présidence de François Hollande a celle de Nicolas Sarkozy, au bout de cinq mois, on constate tout ce qu'on ne voulait pas voir", a déclaré Jean-François Copé, alors qu'on lui demandait un bilan de la présidence de Nicolas Sarkozy.

"La priorité n'est pas de faire l'inventaire de ce qui s'est passé mais montrer qu'il y a un chemin, car les Français sont paniqués", a-t-il dit.

François Fillon, lui, a rappelé qu'il était "mal placé pour faire le bilan" du dernier mandat, puisqu'il a "conduit la politique du gouvernement".

"Notre volonté est de rassembler les Français"

Comme prévu, il n'y aura pas d'attaques frontales entre les deux candidats à la présidence de l'UMP. Les deux hommes, qui veulent que le débat soit le moins conflictuel possible, ont refusé d'afficher leurs divergences. "Notre volonté est de rassembler les Français", a dit François Fillon en arrivant sur le plateau pour la dernière séquence du débat organisé par France 2. "Ce qui nous rassemble est infiniment supérieur à ce qui nous divise", a encore déclaré Jean-François Copé.

S'il est élu, chacun "fera un geste" envers l'autre, ont déclaré les deux candidats.

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Fillon a rejoint Copé sur le plateau pour la dernière partie de l'émission

Qui est le plus sarkozyste ?

"Sarkozyste, ce pas ça que je suis", a déclaré Jean-François Copé. "Nous avons nos parcours. Nicolas Sarkozy et moi avons eu des différences, mais je me suis donné à 1000% pour lui", a-t-il rappelé.

"S'il fait le choix de revenir, je serai à ses côtés", a assuré. Jean-François Copé. Une façon pour lui de rassurer ceux qui verraient en lui un obstacle au retour de Nicolas Sarkozy en politique.

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Les candidats à la présidence de l'UMP multiplient les références à l'ancien président de la République. Objectif : capter les votes de militants encore traumatisés par la défaite de leur champion en mai dernier.

Mariage homo : "Je délèguerai"

Le maire de Meaux Jean-François Copé ne célèbrera pas de mariages homosexuel si la loi sur le mariage pour tous, promesse de campagne du candidat Hollande avant son élection à la tête de l'État venait à être votée. "Je délèguerai", a dit le candidat à la présidence de l'UMP Jean-François Copé, ajoutant que "la loi n'est pas encore votée".

"La religion ne doit être qu'amour"

"L'histoire du pain au chocolat n'est pas inventée. Elle a eu lieu il y a cinq ans", a raconté Jean-François Copé, alors qu'on l'interrogeait sur ses récentes déclarations au sujet d'enfants dont on aurait arraché le pain au chocolat des mains sous prétexte de ramadan.

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"La religion ne doit être qu'amour. Il se trouve qu'il y a des voyous qui instrumentalisent la religion pour des faits de violence", a ajouté Jean-François Copé.

Le candidat à la présidence de l'UMP a refusé de répondre aux déclarations de François Baroin, l'ex-ami du maire de Meaux devenu filloniste qui, avant le débat, l'a éreinté avec son anecdote du "pain au chocolat" en lançant : "j'ai une autre ambition pour l'UMP que 'petits blancs, pendant le ramadan, restez chez vous'"". "Je ne répondrai pas. Au delà de cette remarque, il y a une droite complexée qui a peur de la presse parisienne".

"Tant pis si je dois supporter ce mot de 'droitisation'". Dans son manifeste pour une droite décomplexée, Jean-François Copé a voulu "briser un tabou" en dénonçant le "racisme anti-blancs" qui sévit, selon lui, dans certains quartiers difficiles. Un thème d'habitude plutôt propre à l'extrême-droite et particulièrement au Front national.

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"Je suis clairement à droite"

"Je suis clairement à droite" a dit Jean-François Copé, alors qu'on lui demandait s'il était plus à droite que François Fillon. "J'assume le concept de droite décomplexée", a dit le candidat à la présidence de l'UMP. "C'est peut-être plus à droite que d'autres".


"'Rassemblement", oui, mais "pas à l'eau tiède"

"Le 'rassemblement', oui, mais pas à l'eau tiède", a déclaré Jean-François Copé. Une petite pique à l'adresse de son adversaire dans la bataille pour la présidence de l'UMP, qui s'est posé en rassembleur. Une façon de se poser en chef "fonceur" d'une droite décomplexée, en opposition à une droite appartenant à l'ancien Premier ministre, que le secrétaire général de l'UMP tend à ringardiser.

"Il est un hollande de droite", a-t-il déclaré en marge d'un meeting. Ce soir Jean-François Copé s'est refusé à confirmer ces propos.

Le 18 novembre n'est pas une élection présidentielle

"J'entre en résistance". Jean-François Copé s'est posé en résistant face à la politique du gouvernement. "Le message que j'adresse tous les jours à l'UMP est qu'il nous faut résister. J'entre en résistance, et je souhaite être le premier des opposants, ou le premier des militants", a dit le maire de Meaux, en quoi il pourrait être le meilleur pour la présidence de l'UMP.

"Le 18 novembre n'est pas une élection présidentielle" a ajouté Jean-François Copé.

Au tour de Jean-François Copé d'être interrogé par les journalistes

Mariage gay : Fillon est "contre le débat", mais "respectera la loi"

Interrogé sur la promesse de campagne de François Hollande d'ouvrir le mariage aux couples homosexuels, François Fillon a rappelé qu'il était contre le mariage pour tous, mais également contre l'existence même du débat. "Je veux dire mon opposition totale au mariage homosexuel", a-t-il dit, assurant que s'il était maire après l'adoption de la loi promise par le président de la République, il la respecterait. "Je suis un républicain qui respecte la loi". "ce n'est pas le moment de diviser les Français", a encore déclaré l'ancien Premier ministre.

"L'intégration ne fonctionne plus"

"L'intégration ne fonctionne plus", a déclaré jeudi sur France 2 François Fillon. "La France est un pays d'immigration, mais l'intégration ne fonctionne plus", a dit le candidat à la présidence de l'UMP, sur le plateau de l'émission "des paroles et des actes" spéciales UMP. La raison est simple, analyse-t-il : "l'immigration a eu en France un rapport démographique qui est aujourd'hui brisé par la mondialisation"

L'ancien Premier ministre a ensuite proposer de "fixer chaque année le nombre d'étrangers que l'on peut accueillir, les métiers pour lesquels on a besoin de main d'oeuvre, et les pays vers lesquels on peut se tourner", a-t-il dit, citant l'exemple du Canada.

"Il faut faire en sorte que se créé dans notre pays des ghettos de personnes qui ne se sentent pas Français" a déclaré François Fillon, alors qu'on l'interrogeait sur l'utilisation du mot "assimilation", plutôt qu'"intégration" dans son programme.


Sarkozy a demandé à PSA de "repousser son plan social" après la présidentielle

François Fillon a reconnu que Nicolas Sarkozy avait demandé au président de PSA, Philippe Varin, de "repousser son plan social" à l'après-présidentielle.

"On a un président de la République qui ne veut pas effectivement" de ce plan social, a rappelé l'ex-Premier ministre. "Il ne demande pas qu'on repousse l'annonce, il demande qu'on repousse le plan social, ça ne revient pas du tout au même", a ajouté François Fillon, en évoquant "un choix politique".


"L'incendie est reparti de plus belle"

Très critique envers le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, François Fillon n'oublie pas de défendre son bilan d'ancien Premier ministre. "Nous avons fait le choix de remonter l'économie", dit-il, jugeant que "depuis que les pompiers [Nicolas Sarkozy et François Fillon, NDLR] sont partis, l'incendie est reparti de plus belle". "L'année 2013 sera une année de récession", a-t-il ajouté.

"Un pays peut supporter des augmentations d'impôts mais jusqu'à un certain niveau", a déclaré François Fillon, alors qu'on lui demandait de qualifier la politique menée par le gouvernement.

Fillon souhaite que les militants choisissent leurs candidats "à toutes les élections"

"Je souhaite que ma formation politique soit plus démocratique", a répondu François Fillon, alors qu'on lui demandait s'il était candidat à la mairie de Paris aux municipales 2014. "Je souhaite que les adhérents UMP choisissent les candidats à toutes les élections", a-t-il ajouté.

"Je suis de droite".

Le tirage au sort a voulu que François Fillon s'exprime en premier.

"Rassembleur", c'est le mot qu'a choisi l'ancien Premier ministre pour se qualifier. "C'est toute ma vie politique", a dit l'ancien Premier ministre. Un peu tiède ? "Quand la France est dans une grande difficulté, elle hésite entre le rassemblement et les extrêmes. C'est le mot clef dans la période qui s'ouvre"

Moins à droite ? "Je suis un militant politique depuis l'âge de quatorze ans. Je suis un militant de droite. Je suis de droite, mes valeurs sont de droite", a dit l'ancien Premier ministre, alors qu'on l'interrogeait sur ses valeurs politiques.

François Fillon prend la parole en premier

T.B.