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Les Républicains

Fillon convaincu que ses électeurs "passeront vers Le Pen" s'il ne peut pas se présenter

François Fillon poursuit sa contre-offensive. Il brandit la menace d'une récupération de ses voix par Marine Le Pen et une implosion du parti Les Républicains, s'il était empêché de se présenter à la présidentielle.

Sans lui, le déluge. C'est la ligne de François Fillon, lancé dans une contre-offensive. L'idée est de montrer toutes les conséquences néfastes qu'aurait pour la droite son absence à la présidentielle. Attaqué par ses adversaires, qui pointent, comme François Bayrou mercredi, son goût supposé pour l'argent, et à la tête d'une famille politique ébranlée par les soupçons d'emploi fictifs pesant sur sa femme, François Fillon tente de relancer sa campagne et brandit plusieurs menaces. Comme le rapporte Le Monde ce jeudi, il dénonçait la veille devant quelques journalistes, un "système qui se délite".

"Tout était prêt pour attaquer Nicolas Sarkozy. Il n’est pas candidat, c’est donc moi", estimait-il.

"Ils n'ont pas envie de Macron"

Passé du statut de favori à celui de troisième homme de la course à la présidentielle, le candidat de la droite est devancé dans tous les derniers sondages par Marine Le Pen et Emmanuel Macron. Pas question pour lui de laisser le scrutin dans leurs mains: François Fillon présente sa candidature comme indispensable à la droite, et se définit lui-même comme irremplaçable.

"Vous pensez que Macron l’emportera contre Marine Le Pen si je ne peux pas être candidat? Bien sûr que non. Mes électeurs passeront vers Marine Le Pen. Il y a une colère énorme du peuple de droite qui se retrouverait privé de son candidat", a-t-il lancé.

Invoquant ceux qui constituent le noyau dur de la droite, François Fillon estime qu'ils "n’ont pas envie de Macron et n’admettent pas que la droite, idéologiquement majoritaire dans le pays, puisse être battue par le Front national pour des raisons politico-judiciaires". S'il ne pouvait pas se présenter, son parti courrait pour lui le risque d'exploser, et cela aboutirait à une "crise de régime".

"Macron aura des problèmes"

Au sein du parti Les Républicains, certains ont pourtant déjà fait entendre clairement qu'ils ne contribueraient pas à une victoire de Marine Le Pen: c'est le cas de Nicolas Sarkozy, qui a dit qu'il voterait pour l'adversaire de la présidente du Front national. C'est le cas également de Jean-François Copé, qui dénonçait mercredi sur BFMTV et RMC les "banalités" prononcées par Emmanuel Macron, mais faisait comprendre qu'en cas de duel il préférerait le candidat d'En Marche à Marine Le Pen.

Attaqué sur le manque de transparence concernant les clients de sa société de conseil, François Fillon a renvoyé une dernière balle en direction d'Emmanuel Macron. "Personne ne lui demande le nom de ses clients. A côté de lui, je suis un petit besogneux (...). Je donnerai la liste de mes clients si Macron donne la sienne", a-t-il promis, avant de conclure, énigmatique:

"Macron aura des problèmes, il a manié trop d’argent". 

Charlie Vandekerkhove