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Défenseur de l'union des droites, Erik Tegnér fait l'objet d'une procédure d'exclusion de LR

Erik Tegnér, le 5 septembre 2018

Erik Tegnér, le 5 septembre 2018 - AFP - Philippe Lopez

Ancien soutien de Virginie Calmels devenu proche de la galaxie de Marion Maréchal, le jeune militant Les Républicains est censé être exclu d'ici la fin de l'année, selon les informations du Parisien.

Le "bad boy" de la droite est-il en voie d'être mis au ban? Jeune militant Les Républicains, Erik Tegnér s'est vu adresser jeudi, selon les informations du Parisien, un courrier entamant une procédure d'exclusion à son endroit. Un temps responsable des Jeunes avec (Virginie) Calmels, donc aile plutôt libérale de LR, il milite ardemment pour l'union des droites depuis un an et demi. Il a notamment co-organisé la "convention de la droite" de septembre, à laquelle ont participé Marion Maréchal et Eric Zemmour. 

Des manœuvres qui lui en ont coûté, depuis, auprès des cadres du parti. En particulier son nouveau secrétaire général Aurélien Pradié, farouche opposant à l'union des droites - contrairement à la majorité (57% selon un récent sondage paru dans Le Figaro) des militants LR.

"Erik Tegnér sera exclu d'ici la fin de l'année. Ce monsieur est le porte-parole de Marion Maréchal. Il n'habite pas chez nous, donc on va le soulager", a cinglé le député du Lot auprès du Parisien

"Réaction isolée de certains ambitieux"

Contacté par BFMTV.com, l'intéressé dit avoir appris, "abasourdi" et "sonné", la nouvelle en parcourant l'article en question. "Je me suis construit depuis 7 ans dans ce parti. C'est ma vie, ma famille. Je vais me battre jusqu'au bout pour y rester", prévient Erik Tegnér, qui entend déposer un recours.

"On me reproche de bosser pour le Rassemblement national en cherchant à élargir notre champ, mais c'est faux. Au contraire, j'empêche des gens de chez nous d'aller au RN", plaide-t-il. 

Visant spécifiquement Aurélien Pradié, le jeune militant estime qu'il est victime avant tout d'une manœuvre solitaire. "Christian Jacob (récemment élu à la tête de LR, ndlr) ne sait même pas prononcer mon nom correctement. Il s'en fout et il a bien raison. Ça prouve bien qu'il s'agit là d'une réaction isolée de certains ambitieux, qui sont en train d'envoyer le parti dans le mur", lâche Erik Tegnér. 

Bras de fer risqué

Le prévenu n'est pas le seul à être visé dans Le Parisien. L'ex-candidat à la présidence de LR (21,28%) Julien Aubert se voit également accusé, par l'entourage de Christian Jacob, d'être favorable à l'union des droites. Une affirmation qui a le don de singulièrement l'agacer. S'agissant de la procédure d'exclusion communiquée à Erik Tegnér, le député du Vaucluse déclare avoir "découvert ça comme un cheveu sur la soupe". 

"Je ne suis pas favorable à l'exclusion sur la seule base des idées: on sanctionne des actes. J'attends donc de voir si Erik Tegnér a franchi la ligne. J'ajouterai que ce que l'on dit courageusement de moi en 'off' est non seulement faux, mais par ailleurs peu propice au rassemblement", confie-t-il auprès de BFMTV.com.

L'autre ancien concurrent de Christian Jacob, le député de l'Yonne Guillaume Larrivé, a fustigé l'annonce via Twitter, exprimant son "désaccord avec les procédures d'exclusion que l'actuelle direction du parti (...) souhaite engager contre des militants qui débattent et dialoguent (...) hors des murs partisans".

Plus globalement, le bras de fer engagé par Aurélien Pradié (et les autres leaders sur sa ligne) contre Erik Tegnér comporte des risques. À commencer par celui d'une pollution médiatique dans une période où Christian Jacob cherche à reconstruire son parti. "S'il y a un bordel, il pourrait se rétracter" sur la procédure visant le jeune Tegnér, dit-on à la direction. D'autant que l'intéressé est devenu un habitué des médias radio-télévisés. 

En l'incitant à former un recours et réfuter toute volonté de rapprochement avec Marine Le Pen, le secrétaire général de LR s'expose également au retour de bâton de la base militante, dont une part est bien plus droitière que certains cadres. 

"Pradié est parti seul fleur au fusil. Et il fout Jacob dans la merde. Si on commence à virer ceux qui ne pensent pas comme vous, au final il ne reste plus personne", résume un parlementaire LR. 
Jules Pecnard