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Copé accuse Hollande de "favoriser la montée du FN"

Jean-François Copé a accusé jeudi François Hollande de "favoriser la montée du FN".

Jean-François Copé a accusé jeudi François Hollande de "favoriser la montée du FN". - -

Pendant la convention de l'UMP consacrée aux années Sarkozy, le président de l'UMP a évoqué le "FNPS", détournant une formule chère à Marine Le Pen.

La convention devait évoquer le quinquennat de Nicolas Sarkozy, et c'est finalement François Hollande qui a été la cible de l'UMP jeudi après-midi. Le président du parti d'opposition, Jean-François Copé, y est allé fort, accusant le président Hollande de favoriser la montée du Front national", parlant même de "FNPS" en reprenant l'expression souvent utilisée par Marine Le Pen.

Jean-François Copé a accusé le chef de l'Etat de favoriser le FN quand il reste "silencieux" devant le conflit entre Cécile Duflot (Logement) et Manuel Valls (Intérieur), la loi Taubira, et lorsqu'il parle du droit de vote des étrangers pour "juste après les municipales", des salles de shoot, ou du scrutin proportionnel qui permettra à des élus FN d'entrer à l'Assemblée.

"Heureusement que François Hollande est là pour le Front national", a ajouté, ironiquement, Jean-François Copé, en qualifiant l'action du président d'"imposture intellectuelle et morale".

Le PS crie au "cynisme"

C'est la première fois que le président de l'UMP fait ce type de déclaration en public. Une façon de détourner l'attention, pour éviter de trop parler de Nicolas Sarkozy? La convention organisée par le président de l'UMP s'est révélée finalement un "non-inventaire", pour ne pas froisser Nicolas Sarkozy dont un come-back politique pourrait bien se réaliser. Et parmi les ministres qui réclamaient un inventaire, très peu ont finalement été présents.

L'expression employée par Jean-François Copé a immédiatement provoqué la colère du Parti socialiste. "Quelle honte et quel cynisme quand on sait que le PS n'a pas hésité à appeler au vote UMP contre le FN, alors que Jean-François Copé prône l'indifférence entre le FN et le Parti socialiste (ni-ni), et que François Fillon envisage de choisir le FN contre le Parti socialiste", a déclaré David Assouline. Selon lui, c'est "encore une occasion ratée d'avoir une opposition digne du débat démocratique nécessaire à notre pays".

Quant à Harlem Désir, il a fustigé "l'insulte" de Jean-François Copé, qui selon lui "commet un dérapage ignoble" avec cette formule. "Je demande solennellement aux responsables de l’UMP de se démarquer et de condamner cette formule insultante et indigne dans laquelle ne peuvent pas se reconnaître des républicains", écrit-il dans un communiqué.

2017 dans le viseur

Devant les membres de l'UMP présents à la convention, Jean-François a rappelé l'objectif numéro 1: les prochaines élections, et surtout la présidentielle. "L'élection présidentielle de 2017 ne va pas être une élection présidentielle succédant à une autre, a-t-il expliqué. Nous pouvons hélas anticiper que les délires occasionnés par la politique de François Hollande seront tels que les Français seront placés devant un moment de vérité".

Selon lui, "sur tous les grands sujets, la question de l'avenir de la compétitivité de la France et de l'emploi, seront en jeu". "Il y a des tabous en France", comme les acquis sociaux, et "la vocation de l'UMP est de dégager tout ce qui relève des tabous pour dire ce qui est bon pour l'avenir de la France", a-t-il poursuivi.

"C'est un exercice qui a été fait par tous les grands pays européens, à commencer par la Grande-Bretagne et l'Allemagne, nous avons ce devoir de vérité", a-t-il dit.

A. K. avec AFP