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Bygmalion: Lavrilleux, Copé, Lambert, Sarkozy... qui savait quoi?

Lavrilleux, Copé, Lambert, Sarkozy, qui savait quoi dans l'affaire Bygmalion?

Lavrilleux, Copé, Lambert, Sarkozy, qui savait quoi dans l'affaire Bygmalion? - -

Après la garde à vue de l'ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, les nouvelles révélations sur les 17 millions d'euros de frais dissimulés et alors que deux députés s'apprêtent à porter plainte, BFMTV.com fait le point sur les personnalités impliquées dans l'affaire Bygmalion.

En 2012, les dépenses déclarées pour la campagne de Nicolas Sarkozy étaient de 21,3 millions d'euros. Très vite, le Conseil constitutionnel avait tablé sur 23 millions, soit un montant légèrement supérieur aux dépenses autorisées par la loi. D'après Mediapart, en épluchant la comptabilité de la double facturation, on atteint en réalité de 39 millions d'euros, soit 17 millions d'euros dissimulés.

Comment de telles sommes ont-elles pu être dépensées, qui en est responsable et qui le savait; c'est désormais ce que cherche à savoir la justice. BFMTV.com fait le point sur les personnalités impliquées dans l'affaire Bygmalion.

> La société Bygmalion au cœur du système

Le 26 mai l'avocat de la société Bygmalion, Patrick Maisonneuve, éclaboussait l'UMP en reconnaissant une double facturation dans la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012. Pour ne pas dépasser le plafond légal, la filiale de Bygmalion Event and Cie avait établi des fausses factures à l'UMP pour faire baisser la note du candidat Sarkozy.

> Jérome Lavrilleux, simple fusible?

Jérôme Lavrilleux à Paris le 24 avril
Jérôme Lavrilleux à Paris le 24 avril © -

Jérôme Lavrilleux a été entendu mardi par les enquêteurs de l'Office anti-corruption (Oclciff) de la police judiciaire. Le directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy avait reconnu le 26 mai sur BFMTV "un dérapage sur le nombre" de meetings et l'existence d'un système de fausses factures. En larmes face à Ruth Elkrief, il assumait seul la responsabilité invoquant "un engrenage" impossible à arrêter. Sil entend assumer ses responsabilités, il attendait que chacun fasse de même.

Le directeur général de l'UMP Eric Cesari, et le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, par ailleurs chef de cabinet à l'Elysée en 2012 sont visés par Jérôme Lavrilleux. Il assure que c'est dans le bureau d'Eric Cesari et en présence de Guillaume Lambert que le patron d'Event and Cie a accepté le système de double facturation.

> Guillaume Lambert se dédouane

Guillaume Lambert en 2012.
Guillaume Lambert en 2012. © -

Dans une lettre envoyée au parquet de Paris et rapportée par Le Figaro, Guillaume Lambert indique que c'est à Lavrilleux qu'incombait l'organisation matérielle de la campagne et qu'il n'était au courant de rien.

Il le charge sur sa proximité avec la société de communication et concède avoir connaissance que d'un simple élément, un SMS que lui a envoyé Lavrilleux le 28 avril: "Jean-François (Copé) ne vient pas à Clermont, il y est allé la semaine dernière. Louer et équiper la deuxième halle est une question de coût. Nous n'avons plus d'argent. JFC en a parlé au PR (président de la République)."

> Jean-François Copé dans le viseur

Jean-François Copé lors du Conseil national du parti fin janvier à Paris.
Jean-François Copé lors du Conseil national du parti fin janvier à Paris. © -

Si Jérôme Lavrilleux dédouane Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé, le soupçon pèse égalemnet sur leurs épaules.

"Dans cette affaire, tous ceux qui sont impliqués sont des proches de Jean-François Copé. J'entends bien qu'il dit qu'il n'était pas au courant mais il y a un état de fait", constatait mercredi matin le député UMP Eric Ciotti, sur I-Télé.

> Nicolas Sarkozy au-dessus de la mêlée?

Nicolas Sarkozy, le 2 avril 2014.
Nicolas Sarkozy, le 2 avril 2014. © -

L'ancien président Nicolas Sarkozy pourrait lui aussi pâtir de ces révélations. "S'il est vrai qu'il était au courant, je considère qu'il ne peut pas se présenter aux primaires" pour la présidentielle de 2017", prévenait mercredi matin sur Europe 1 Bernard Debré, député UMP.

Pour l'heure, deux députés UMP, Etienne Blanc et Pierre Morel-A-L'Huissier, vont déposer plainte mercredi pour obtenir "au nom des militants" la vérité sur l'affaire Bygmalion.

Jean-François Copé a déjà porté plainte au nom du parti.

Karine Lambin