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Police-Justice

Campagne de Sarkozy en 2012: 17 millions d'euros de dépassement?

Jérôme Lavrilleux à Paris le 24 avril.

Jérôme Lavrilleux à Paris le 24 avril. - -

En mai, l'ex-directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait reconnu sur BFMTV un système de fausses factures payées par l'UMP pour masquer le dépassement des comptes de campagne.

La garde à vue de l'ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, Jérôme Lavrilleux, a été levée mardi soir à 21 heures. Il avait été placé en garde à vue mardi matin à 9 heures, dans l'enquête sur Bygmalion et le financement de cette campagne.

Le 26 mai, récemment élu député européen, Jérôme Lavrilleux avait reconnu sur BFMTV que des meetings de Nicolas Sarkozy avaient été indûment facturés par Bygmalion à l'UMP pour éviter un dépassement du plafond des dépenses de campagne autorisé par la loi.

Le même jour, l'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, avait décrit ce système qui passait selon lui par des dizaines de conventions politiques facturées à l'UMP, alors que la plupart n'avaient pas eu lieu. Il avait parlé de 10 à 11 millions d'euros de sommes qui auraient normalement dû être inscrites au compte de campagne. Mediapart, qui publie la comptabilité complète des meetings de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 ce mardi, évoque un dépassement encore plus important, de plus de 17 millions d'euros.

Le plafond de dépenses, déjà légèrement dépassé sans prendre en compte ces dépenses qui auraient été dissimulées, s'élève à environ 22 millions d'euros.

Lavrilleux assure ne pas en avoir parlé à Sarkozy et Copé

Lundi, lors d'un entretien à l'AFP, Jérôme Lavrilleux a affirmé qu'il assumerait ses responsabilités lors de son audition, mais qu'il attendait que chacun fasse de même, évoquant notamment le directeur général de l'UMP, Eric Cesari, et le directeur de campagne de Nicolas Sarkozy, Guillaume Lambert, par ailleurs chef de cabinet à l'Elysée. Ces deux protagonistes réfutent fermement avoir été au courant d'un système de fausse facturation.

Selon Jérôme Lavrilleux, la décision de recourir à de fausses factures payées par l'UMP à Bygmalion a été prise dans le bureau d'Eric Cesari, en présence de ce dernier, de Guillaume Lambert, du patron d'Event and Cie (filiale de Bygmalion) Franck Attal et de la directrice financière de l'UMP Fabienne Liadzé. Cette réunion avait eu lieu entre fin mai et début juin, selon lui.

Toujours lors de cet entretien à l'AFP, il affirme avoir été informé de cette solution dans la foulée, mais assure qu'il n'en a parlé ni à Nicolas Sarkozy, ni au patron de l'époque de l'UMP Jean-François Copé, dont il était le directeur de cabinet.

Une version contredite par Guillaume Lambert, qui révèle dans une lettre au parquet le contenu d'un SMS embarrassant, impliquant Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy. Dans ce message, daté du 28 avril 2012 et relayé par Le Figaro mardi soir, Jérôme Lavrilleux aurait écrit: "Jean-François ne vient pas à Clermont, il y est allé la semaine dernière. Louer et équiper la deuxième halle est une question de coût. Nous n'avons plus d'argent. JFC [Jean-François Copé] en a parlé au PR [président de la République]." #BYGMALION Jérôme Lavrilleux, ex-directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012, est actuellement entendu par la police judiciaire, affirme Le Monde.

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V.R. avec AFP