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Affaire Bygmalion: le retour de Nicolas Sarkozy compromis?

Nicolas Sarkozy à Berlin, lors de l'Allianz Forum le 28 février dernier.

Nicolas Sarkozy à Berlin, lors de l'Allianz Forum le 28 février dernier. - -

Nicolas Sarkozy, qui maîtrisait savamment sa communication depuis son retrait en 2012, pourrait voir son éventuel retour en politique compromis devant le cumul des affaires où apparaît son nom.

L'affaire Bygmalion aura-t-elle raison du retour de Nicolas Sarkozy? Les soupçons de fausses factures autour du financement de sa campagne de 2012 viennent en tout cas dresser de nouveaux obstacles, tant judiciaire que politique, sur son chemin vers une hypothétique candidature à la présidentielle 2017.

L'ex-trésorier de sa campagne, Philippe Briand, a certes démenti lundi soir les accusations portées à son encontre. Et Jérôme Lavrilleux, son directeur adjoint de campagne, a juré que le président-candidat n'était "pas au courant" des "dérapages" autour de ses comptes de campagne. Il n'empêche: son nom est inévitablement lié à l'affaire. Et de cela, Nicolas Sarkozy est "très mécontent", a souligné mardi l'un de ses proches, Brice Hortefeux, sur RTL.

Car depuis sa défaite de 2012, l'ancien président avait savamment maîtrisé sa communication. Il s'était régulièrement rappelé au souvenir des Français, tout en restant avare en déclarations publiques. Dernière en date: une tribune sur l'Europe publiée dans Le Point.

Une stratégie entachée par les affaires

Pour Frédéric Dabi de l'Ifop, interrogé par l'AFP, cette "stratégie des cartes postales" était "plutôt bonne": "une défaite à la présidentielle vous marque au fer rouge et un retrait du champ politique vous fait prendre le risque de vous faire oublier par les Français", souligne-t-il.

Oui, mais voilà. "Le problème, depuis plusieurs mois, est que ce n'est plus Nicolas Sarkozy qui maîtrise l'agenda de son retour. Il est plus en réaction qu'en initiative."

Cet agenda s'est en effet vu entaché par plusieurs affaires judiciaires, qui le touchent directement ou par le biais de proches. Entre autres: les accusations de financement libyen, l'affaire des sondages de l'Elysée, celle de l'arbitrage Tapie avec la garde à vue infligée lundi à son ex-collaborateur Claude Guéant, ou encore le dossier Karachi.

Une image écornée auprès des sympathisants

Le dossier Bygmalion, qui le mouille directement puisqu'il concerne le financement de sa campagne, est donc un obstacle de plus. L'avocate Delphine Meillet, interrogée par BFMTV, estime que Nicolas Sarkozy a "de grandes chances d'être entendu". Et qu'il n'est pas à l'abri d'une condamnation: "le statut pénal du chef de l'Etat ne le protège plus depuis la fin de son mandat et il n'est pas rétroactif sur la période où il occupait ses fonctions à l'Elysée", rappelle-t-elle.

Et d'un point de vue politique, le cumul des affaires n'a pas non plus fait pas de bien à son image. Une étude récente de l'Ifop, testant les candidats potentiels auprès des sympathisants, montre qu'il a perdu dix points entre novembre 2013 et mars 2014, à 50%. Avec 23%, Alain Juppé reste certes distancé, mais il a gagné dix points sur la période.

Mathilde Tournier et avec AFP