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Bruno Le Maire se lance et "rêve de diriger le pays"

Bruno Le Maire à son QG de campagne

Bruno Le Maire à son QG de campagne - Lionel Bonaventure - AFP

A 46 ans, le député doit officialiser mardi sa candidate pour la primaire à droite et ambitionne de balayer les ténors du parti que sont Juppé, Sarkozy ou Fillon. Après une carrière classique d'appareil, passé aussi par les ministères et l'Assemblée nationale, le "quadra" veut incarner le "renouveau" et capitalise sur son score de 2014 pour la présidence de l'UMP.

C'est un secret de polichinelle qui va devenir officiel. Mardi 23 février à Vesoul, sur les coups de 19 heures, Bruno Le Maire va devenir le huitième candidat déclaré à la primaire à droite et au centre en vue de la présidentielle 2017. Et comme nombre de ses futurs concurrents, l'ancien ministre de l'Agriculture de François Fillon et de Nicolas Sarkozy va débarquer en librairie avec un ouvrage d'une centaine de page au titre-slogan: Ne vous résignez pas. Retour sur les 15 mois qui ont construit le candidat du "renouveau", sa maxime. 

Bruno Le Maire est l'invité de Jean-Jacques Bourdin jeudi 25 février à 8h35 sur BFMTV et RMC

> Novembre 2014: élection pour la présidence de l'UMP

Alors que Nicolas Sarkozy annonce son retour et brigue la présidence de l'UMP, personne n'ose s'opposer à l'ancien chef de l'Etat pour la tête d'un parti encore groggy par la guerre Fillon-Copé. Seuls Bruno Le Maire et Hervé Mariton se porteront candidat d'une élection où on leur promet le rôle de faire-valoir. Et si, comme prévu, Nicolas Sarkozy l'emporte, le plébiscite est moins important qu'annoncé.

En effet, Bruno Le Maire obtient près de 30% des voix. Un score qui lui permet entre autre de placer un proche - Thierry Solère - la tête du comité d'organisation de la primaire ou d'accompagner le président de son camp dans un déplacement en Allemagne à la rencontre de Angela Merkel

> La technique du tour de France 

Fort de son score, Bruno Le Maire pense très vite à la primaire et décide d'appliquer la recette qui lui a réussi en 2014. Il va parcourir la France à la rencontre des électeurs de droite et se targue dans le JDD d'avoir "plus de 300 déplacements" au compteur depuis 2012.

Lors de la campagne pour la présidence de l'UMP, Le Lab avait relevé 45 meetings ou réunion publique pour un total de 30 à 35.000 militants rencontrés. En 2014, il expliquait que "se préparer, c'est rencontrer les Français, c'est aller dans les communes, c'est aller voir des médecins, des infirmières, des policiers, des gendarmes, des instituteurs, discuter avec eux... C'est ça se préparer".

Le contact "avec les gens". Une stratégie qui rappelle que cet énarque a été repéré par un proche de Jacques Chirac quand il travaillait à Matignon (avec Dominique de Villepin) et à Bercy dans les cabinets ministériels.

> Le "renouveau" comme programme

Son credo, c'est le "renouveau" en réponse au ras-le-bol des Français face à la classe politique, et cela passe par des méthodes inhabituelles dans la vie politique française, comme la publication de ses comptes de campagne en 2014. Et quand bien même il a embauché son épouse comme assistante parlementaire entre 2007 et 2013, à 46 ans, "BLM" est le profil émergent de la génération des "quadras" avec NKM ou Laurent Wauquiez.

Une image qu'il entretient, lui qui se revendique de Barack Obama, raconte Le Monde lundi. Il estime que la primaire a cet avantage de faire émerger des personnalités de second plan au début de la bataille.

"Notre vie démocratique a besoin de sang neuf, de nouveaux visages, d'une énergie nouvelle", expliquait-il sur RMC en janvier. Ce jour-là il proposait aussi "la privatisation de Pôle Emploi ou la suppression de tous les contrats aidés". Il s'est aussi montré plusieurs fois virulents contre le Qatar ou l'Arabie saoudite.

Du côté de l'opposition, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis estime dans les colonnes du Monde qu'il "pense comme Buisson et se présente comme Juppé". Un livre détaillant son programme - qui sera bien ancré à droite - est attendu pour le mois d'août.

> Des parrains déclarés

En vue de la primaire, Bruno Le Maire peut compter sur 31 parlementaires de sa famille politique qui le soutiennent ouvertement. La liste a été publiée par le Journal du dimanche. Dans leur appel, ils dressent un portrait flatteur de celui présenté un temps comme proche d'Alain Juppé:

"Bruno Le Maire incarne ce que les Français attendent depuis trop longtemps: des solutions responsables, courageuses et efficaces. (...) Bruno Le Maire réformera la France pour lui redonner toute sa fierté et son dynamisme. (...) Nous comptons sur vous pour nous rejoindre aux côtés de Bruno Le Maire et réinventer ensemble la France." 

> Ambitions

Malgré un rôle de challenger assumé, Bruno Le Maire voit loin. Fin janvier, L'Opinion lui prêtait cette phrase: "Avant l'été, je serai deuxième (derrière Juppé, ndlr)". Son entourage avait alors démenti une tournure aussi directe auprès de BFMTV mais l'idée est là. Surtout, un proche précisait:

"Sa stratégie c'est le long terme, il n'ira (à la primaire, ndlr) que s'il est en mesure de gagner". 

Au Monde il prédit aussi une bataille féroce les 20 et 27 novembre 2016. Certain de "gagner la primaire", il sait aussi que ses adversaires -Juppé, Sarkozy ou Fillon- jouent leur survie en politique. "Moi, j’ai encore plein de rêves, assure-t-il. Que c’est bon de se lever le matin et de vouloir diriger le pays".