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Brexit: "On ne va pas dire par principe que le referendum est dangereux", assure Sarkozy

Nicolas Sarkozy est à Londres pour y rencontrer les Français installés dans la capitale britannique.

Nicolas Sarkozy est à Londres pour y rencontrer les Français installés dans la capitale britannique. - Capture BFMTV

Le chef du parti Les Républicains est à Londres depuis mercredi pour rencontrer les Français partis s'installer au Royaume-Uni et inquiets après les résultats sur le Brexit. Selon l'ex-président de la République, un nouveau traité européen est plus que nécessaire. Et le référendum n'est pas non plus à exclure.

"On ne peut pas répondre à cette crise historique par des petites mesures." Nicolas Sarkozy est à Londres pour rencontrer des Français installés dans la capitale britannique une semaine après la victoire du "oui" dans le référendum sur le Brexit. "Il y a une grande inquiétude, assure le chef des Républicains. Les gens sont très troublés par la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne mais aussi par la tentation d'explosion du Royaume-Uni."

"J'ai trouvé des gens très troublés qui se demandaient ce qu'il fallait faire, ce qu'ils devaient faire, ce qui allait se passer", poursuit l'ancien chef de l'Etat dans un entretien accordé à RTL.

Après le choc des résultats du référendum sur la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy estime que la sortie de crise passera par l'adoption d'un nouveau traité. "Pour changer les règles, il faut un nouveau traité", scande-t-il à plusieurs reprises. Un texte qui pourrait permettre aux Britanniques de revenir.

Politique d'immigration commune

Pour commencer, ce nouveau traité devra permettre de modifier le contrôle des frontières. "Il faut un nouveau Schengen, insiste le patron des Républicains. L'espace Schengen s'est effondré sous nos yeux, il faut un nouvel accord." Estimant que la mise en place d'une police européenne pour contrôler les frontières ne serait pas la bonne solution, Nicolas Sarkozy propose l'application d'une politique de l'immigration commune, avec notamment "les mêmes prestations sociales pour les étrangers". 

"Il faut qu'on ait le courage de dire qu'avant cinq ans d'installation dans un pays, un étranger ne pourrait pas bénéficier de prestation non contributives", poursuit-il. 

Cette nouvelle politique devrait, selon lui, être sous le contrôle d'un conseil des ministres de l'Intérieur, qui élisent un président stable et non être la responsabilité d'un commissaire européen. Pas encore déclaré pour la course à la présidentielle de 2017, Nicolas Sarkozy propose toutefois un programme digne d'un candidat. Pour cette nouvelle union, il souhaite que les compétences de l'Europe soient réduites à une dizaines de sujets. "Et qu'on rende tout le reste aux Etats membres", propose-t-il. Car pour lui, il est nécessaire que "tous les 20-30 ans", le projet de l'Europe soit revu.

Héritage gaulliste

Quid alors du statut de la France dans cette Europe? "L'Union européenne fonctionne quand le couple franco-allemand fonctionne", insiste-t-il, se désolant de ce qu'il considère comme une rupture entre les deux pays. Pour autant, Nicolas Sarkozy n'est pas contre l'idée d'organiser un référendum en France concernant le maintien du pays dans l'UE.

"On ne peut pas dire que consulter le peuple c’est dangereux, sinon il faut changer le peuple", prévient-il tout en expliquant son héritage gaulliste. 

"Ce qui est dangereux, c'est d'y aller dans projet politique", admet le chef des Républicains. Pour lui, l'enjeu est alors de travailler sur un nouveau projet pour refonder l'Europe avant de se poser la question de la consultation des peuples. Si cette question vient alors à se poser, Nicolas Sarkozy rappelle que "la voie parlementaire (pour faire adopter ce nouveau traité, NDLR) c'est aussi la démocratie".

J.C.