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Les Républicains

Affaire Bygmalion: Sarkozy entendu en audition libre par la police

L'enquête sur le financement de la campagne en 2012 de Nicolas Sarkozy, alors candidat, se poursuit. Les policiers soupçonnent l'existence d'un système de fausses factures.

L'ancien chef de l'Etat Nicolas Sarkozy a été entendu vendredi dernier par les policiers de l'office anticorruption, sous le régime de l'audition libre, dans l'enquête Bygmalion sur le financement de sa campagne de 2012, a déclaré lundi à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information du Monde.

Les enquêteurs soupçonnent un système de fausses factures pour dissimuler un dépassement du plafond légal des dépenses de campagne. But de la fraude: la prise en charge par l'UMP d'environ 18,5 millions d'euros de dépenses de campagne pour éviter qu'elles n'explosent le plafond autorisé de 22,5 millions d'euros et ne soient rejetées par le Conseil constitutionnel, ce qui avait quand même été le cas. 

Le parti se dit "victime"

Nicolas Sarkozy a affirmé n'avoir "appris le nom de Bygmalion", chargée d'organiser ses meetings via sa filiale Event and Cie, que "longtemps après la présidentielle".

L'actuel trésorier des Républicains, Daniel Fasquelle, a déclaré lundi à la presse que le parti se considérait "comme victime". "La justice fait son travail, nous souhaitons qu'elle le fasse le plus rapidement possible (...). Nous voulons être indemnisés", a-t-il ajouté.

Sarkozy affirme qu'il ne savait rien

Le prédécesseur de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP (devenue Les Républicains), Jean-François Copé, avait été entendu sous le même régime que l'ex-président en juillet. Cette affaire lui avait d'ailleurs coûté son poste. Treize personnes ont été mises en examen dans ce dossier: des dirigeants de la société de communication Bygmalion, des cadres de l'UMP dont l'ex-directeur général Eric Cesari et l'ancienne directrice des ressources humaines Fabienne Liadzé, des responsables de la campagne, dont son directeur, Guillaume Lambert, et son directeur adjoint, Jérôme Lavrilleux, ainsi que deux experts-comptables.

Aucun d'entre eux n'a mis en cause Jean-François Copé ni Nicolas Sarkozy, assurant qu'ils n'étaient pas au courant du dispositif frauduleux. L'enquête ouverte pour faux et usage de faux, abus de confiance et tentative d'escroquerie a été élargie au financement illégal de campagne, délit qui vise expressément le candidat Sarkozy en cas notamment de dépassement conscient du plafond des dépenses. L'ancien président de la République a lui affirmé n'avoir "appris le nom de Bygmalion" que "longtemps après la présidentielle". Mais il est décrit dans l'enquête, par des protagonistes, comme décisionnaire de sa stratégie de campagne