"A quoi ça sert de remettre ça sur la table?": Ciotti répond à Retailleau après ses critiques sur Sarkozy

Le député des Alpes-Maritimes a appelé son parti à regarder vers l'avenir plutôt que de critiquer, comme l'a fait Bruno Retailleau, les bilan présidentiels de Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac.

La campagne bat son plein au sein du parti Les Républicains (LR). A quelques semaines de l'élection du président de cette formation politique en décembre, une personnalité fait débat: Nicolas Sarkozy. Bruno Retailleau, candidat au congrès de LR, a ainsi critiqué à plusieurs reprises le chef de l'État ces derniers jours.

Éric Ciotti, lui aussi en lice pour devenir le patron de la rue de Vaugirard, chante une autre chanson.

"On a eu de grands présidents de la République. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy nous ont menés à la victoire", déclare le député des Alpes-Maritimes sur les ondes d'Europe 1 ce mercredi.

"N'effaçons pas tout ça"

L'élu explique également qu'il préfère le "devoir d'inventer" au "devoir d'inventaire". Une allusion à la tribune publiée dans L'Express cette semaine par Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy et Julien Aubert. Lesquels, cherchant à "faire un travail d'inventaire" de leur famille politique, ont critiqué le bilan des mandats de Nicolas Sarkozy (2007-2012) et Jacques Chirac (1995-2007). "Si la droite avait été, au pouvoir, vraiment à la hauteur de ses promesses, la France irait mieux aujourd'hui", écrivent notamment les trois élus LR.

"A quoi ça sert de remettre ça sur la table ?", a questionné Éric Ciotti sur Europe 1.

"Regardons devant. Je veux rassembler notre famille politique, je ne veux exclure personne. J’ai vibré à l’élection de Nicolas Sarkozy! C’est une des plus grandes émotions de ma vie politique. J’ai été élu député quelques jours après. N’effaçons pas tout ça", a développé le récent finaliste de la primaire LR à la présidentielle.

Une façon pour lui de ne pas froisser les adhérents de LR qui portent toujours Nicolas Sarkozy dans leur coeur. La veille, Rachida Dati est également sortie du bois pour défendre l'ex-chef de l'État aux côtés duquel elle fut ministre de la Justice entre 2007 et 2009. Dans les colonnes du Figaro, la maire LR du VIIe arrondissement de Paris, a appelé les siens à ne pas "faire table rase du passé".

"Nous devons être fiers de notre passé sans en faire une limite mais un tremplin. Nicolas Sarkozy fait partie du meilleur, à nous de faire mieux demain", a-t-elle ajouté.

Ce dernier fait partie des meubles encombrants à LR depuis la dernière présidentielle. Durant cette élection, il s'était tenu à distance de la campagne de Valérie Pécresse, la candidate de LR, et avait appelé clairement à voter Emmanuel Macron au second tour, quand son parti s'était contenté de donner pour seule consigne de vote "Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen". Selon les informations du Parisien, il n'a pas repris sa carte chez LR en 2022.

"S'il souhaite quitter LR, qu'il le fasse"

Avant la publication de la tribune dans L'Express, Bruno Retailleau a critiqué ouvertement Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises pour mieux affirmer sa ligne politique - davantage conservatrice et moins libérale que celle de ce dernier - en vue du congrès de LR.

Le chef de file des sénateurs LR au Sénat a lancé une première attaque mardi dernier: "Si Nicolas Sarkozy souhaite quitter LR, qu'il le fasse, je ne le retiendrai pas", a-t-il lâché au micro d'Europe 1. Une critique qu'il justifiait alors par un écho paru dans L'Express quelques jours plus tôt. L'hebdomadaire rapportait qu'"à un élu de droite, qu'il recevait récemment [Nicolas Sarkozy] a lancé qu'il quitterait complètement ce parti si le Vendéen en devenait le président".

Par la suite, Bruno Retailleau a renouvelé sa prise de position. "Quand on me cherche, on me trouve", a-t-il plaisanté sur Public Sénat jeudi dernier, avant d'affirmer, plus sérieusement que l'"attitude" de Nicolas Sarkozy "a beaucoup déçu pendant la présidentielle."

Baptiste Farge