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"Nicolas Sarkozy fait partie du meilleur": pour Rachida Dati, LR ne doit pas "faire table rase du passé"

La maire LR du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, s'exprime lors du conseil national des Centristes, à Paris, le 22 janvier 2022

La maire LR du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati, s'exprime lors du conseil national des Centristes, à Paris, le 22 janvier 2022 - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP

La maire LR du 7e arrondissement de Paris a défendu l'ancien président de la République alors que Bruno Retailleau l'a critiqué à plusieurs reprises ces derniers jours.

"Ne pas faire table rase". Dans un entretien au Figaro, Rachida Dati est allée à contre courant de Bruno Retailleau. "Nous devons être fiers de notre passé sans en faire une limite mais un tremplin. Nicolas Sarkozy fait partie du meilleur, à nous de faire mieux demain", a déclaré celle qui fût ministre de la Justice entre 2007 et 2009, durant le quinquennat de l'ex-chef de l'Etat.

Une réponse aux prises de position de Bruno Retailleau, par ailleurs candidat à la présidence du parti Les Républicains. Le chef de file des sénateurs LR a critiqué Nicolas Sarkozy à plusieurs reprises ces derniers jours. Une mauvaise stratégie selon Rachida Dati.

"L’enjeu, quel que soit celui qui deviendra président, c’est qu’il soit capable de convaincre demain une majorité de Français que la droite est utile au pays. Cela ne se fera pas en faisant table rase du passé", estime la maire LR du 7e arrondissement de Paris dans les colonnes du Figaro.

Une prise de position renouvelée à plusieurs reprises

Bruno Retailleau a tiré une première balle mardi dernier: "Si Nicolas Sarkozy souhaite quitter LR, qu'il le fasse, je ne le retiendrai pas", a-t-il lâché au micro d'Europe 1. Une attaque qu'il justifiait alors par un écho paru dans L'Express quelques jours plus tôt. L'hebdomaire rapportait en effet qu'"à un élu de droite, qu'il recevait récemment [Nicolas Sarkozy] a lancé qu'il quitterait complètement ce parti si le Vendéen en devenait le président".

Par la suite, Bruno Retailleau a renouvelé sa prise de position. D'abord sur Public Sénat, jeudi dernier. "Quand on me cherche, on me trouve", a-t-il plaisanté, avant d'affirmer, plus sérieusement que l'"attitude" de Nicolas Sarkozy "a beaucoup déçu pendant la présidentielle."

Ce dernier s'était tenu à distance de la campagne de Valérie Pécresse, la candidate de LR, et avait appelé clairement à voter Emmanuel Macron au second tour, quand son parti s'était, lui, contenté de donner pour seule consigne de vote: "Aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen".

Plus qu'une simple réponse à une attaque, Bruno Retailleau utilise cette séquence pour affirmer sa ligne politique, plus conservatrice et moins libérale que celle de Nicolas Sarkozy. Dans une tribune publiée dans L'Express lundi et co-signée par François-Xavier Bellamy et Julien Aubert, Bruno Retailleau critique ainsi le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Avec ses collègues, il estime que "rien n'a été assumé jusqu'au bout" durant son mandat. Et d'affirmer: "Si la droite avait été, au pouvoir, vraiment à la hauteur de ses promesses, la France irait mieux aujourd'hui".

Baptiste Farge