BFMTV
Politique

Législatives: dans le Rhône, un candidat Reconquête invite la presse à un atelier de tir

Le candidat Reconquête! dans la 14e du Rhône, Bruno Attal, le 7 mai 2022

Le candidat Reconquête! dans la 14e du Rhône, Bruno Attal, le 7 mai 2022 - Joël SAGET / AFP

Bruno Attal, policier et candidat Reconquête! très actif sur les réseaux sociaux, a organisé un atelier de "simulation de légitime défense" pour des journalistes. Son but: sensibiliser "aux vies brisées des policiers" qui ont fait usage de leurs armes dans certaines affaires.

C'est un rendez-vous particulier que le candidat Bruno Attal a donné lundi à la presse dans la 14e circonscription du Rhône. Un cours de "simulation de légitime défense", totalement inédit dans une campagne politique.

Est-ce l'image très marquante de son candidat d'extrême droite Éric Zemmour en train de pointer un d'un fusil de haute précision sur des journalistes au salon sur la sécurité intérieure Milipol pendant la campagne qui l'a inspiré?

"Je ne suis pas un politique. Je n’ai pas les codes", commente le prétendant Reconquête, relayé par Le Progrès. Le policier, secrétaire général adjoint du syndicat France Police se défend de vouloir faire le buzz.

Pas de vraies armes à feu

Selon le journal local, dans une salle privatisée d’un parc de loisirs de Corbas, des pistolets Airsoft chargés de billes étaient proposés aux journalistes pour s’entraîner à dégainer, viser une cible en carton, et simuler des situations de légitime défense que peuvent vivre certains policiers. Le quadragénaire veut "sensibiliser au problème de la légitime défense. Il faut le vivre", rapporte la presse sur place.

"Je suis délégué syndical. J’ai vu des vies de policiers brisées", assure le candidat en référence à l'affaire Théo - où trois agents seront bientôt jugés aux assises pour violences volontaires - et à l'affaire Zecler, un producteur de musique noir passé à tabac par des forces de l’ordre dans son studio parisien, fin 2020.

"À Reconquête, on ne demande pas un permis de tuer, mais une présomption de légitime défense", explique-t-il. Lorsqu'un policier fait usage de son arme, "c’est au procureur de prouver qu’il est ou non en légitime défense", défend le gardien de la paix qui précise "On va plus loin que le RN, avec la fin du principe de proportionnalité".

Le candidat veut qu'on puisse tirer sur "un homme à poings nus qui peut vous tuer" et que le juge puisse faire usage de "la défense excusable".

"Le juge doit avoir les armes législatives pour excuser un policier ou un citoyen, qui, dans des circonstances de peur, de stress ou d’alcool" ferait feu sur un agresseur, explique Bruno Attal.

Candidat très actif sur les réseaux sociaux

Si cette iniative suprenante de campagne n'est pas faite, selon lui, pour faire parler de sa candidature, elle s'inscrit dans une série d'actions de communication offensive dont le policier semble friand.

Fin mai, le policier aux 20.000 abonnés sur Twitter a partagé une vidéo de sa chaîne YouTube prolifique, "Touche pas à mon flic", dans laquelle il met en scène une parodie de l'interview Brut de l'ex-rappeuse Diams par Augustin Trapenard. "Ce ne sont plus des journalistes mais des militants", écrit-il dans son tweet épinglé sur le sujet.

îiLe candidat multiplie les publications sur les réseaux sociaux. Sur sa chaîne YouTube, des références à l’influenceur d’extrême droite Papacito, des gros muscles mis en évidence et la défense constante du corps policier. Sur Twitter, Bruno Attal vise les jeunes des quartiers populaires et tire sur La France Insoumise.

Après le retrait du candidat investi par LFI, Taha Bouhafs, le prétendant Reconquête affrontera ce dimanche à Vénissieux pour le premier tour des législatives Damien Monchau du RN, Idir Boumertit pour la Nupes, le candidat investi par la majorité Yves Blein, et sept autres candidats.

Hortense de Montalivet