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Politique

Le Pen affûte ses angles d'attaque contre Macron en vue du second tour

Sur France 2, ce lundi soir, Marine Le Pen a multiplié les attaques contre Emmanuel Macron, son adversaire au second tour de la présidentielle.

C'est une nouvelle campagne qui commence, deux semaines avant le second tour de la présidentielle. Invitée du journal de 20h, Marine Le Pen a développé lundi soir son argumentaire pour détourner les électeurs de la candidature d'Emmanuel Macron. Ce discours offensif s'articule en trois axes.

Pour Le Pen, Macron a un programme "violent"

Tout d'abord, Marine Le Pen s'en est pris au "mondialisme" et au libéralisme du fondateur d'"En marche!": "Monsieur Macron a bénéficié d’un brouillard savamment entretenu avant le premier tour. Ce brouillard va se dissiper et on va voir que son programme est d’une grande violence sociale, économique et migratoire et beaucoup vont changer d’avis."

Elle a, plus tard, poursuivi sur le même registre: "Il est pour la mondialisation sauvage la plus brutale, la dérégulation notamment du droit du travail, il est pour l’immigration massive, il est pour la soumission et la fracturation en communautés." Par la suite, la candidate a affirmé:

"Je ne veux pas que les Français soient dépossédés de ce qui leur appartient. Leur système de protection sociale leur appartient, d’ailleurs c’est eux qui le financent, c’est donc normal que ce soit eux qui en bénéficient. Je n’ai pas envie qu’on dérégule l’intégralité du droit du travail, qui protège les salariés, qu’on fasse cette casse sociale que monsieur Macron veut accomplir par ordonnance."

"Macron n'est pas un patriote"

L'offensive de Marine Le Pen s'est aussi déclinée sous un deuxième angle: le rapport à la nation. Elle a commencé par contester le patriotisme de son concurrent: "Rien dans le projet et le comportement de monsieur Macron ne dénote d’une preuve d’amour pour la France. Il l’a insultée, accusée de crime contre l’humanité, a dit qu’il n’y avait pas de culture française." Par conséquent, selon elle, Emmanuel Macron ne peut pas se prévaloir du patriotisme: "Je crois que monsieur Macron utilise le mot 'patriote' car c’est un logiciel qui lui a dit de l’utiliser, comme d’autres."

Plus qu'un second tour de scrutin, les Français seraient à la veille d'une consultation plus vaste, a assuré la députée européenne: "C’est clair, c’est un référendum: la France ou autre chose, la disparition ou la dilution de la France telle que les Français l’aiment."

Macron décrit comme l'héritier de Hollande

Enfin, celle qui a annoncé lundi soir se mettre en congé de la présidence du Front national a évoqué l'existence d'une filiation entre Emmanuel Macron et le quinquennat finissant. Revenant sur la repartie que lui avait opposée Emmanuel Macron lors du premier débat entre candidats à la présidentielle, elle a ainsi lancé: "Il n’avait pas besoin d’un ventriloque, il en avait déjà un, en l’occurrence il s’agit de François Hollande", a-t-elle dit faisant référence à l'appel du chef de l'Etat à voter en faveur de son ancien ministre de l'Economie pour faire obstacle au Front national. A ce sujet, elle a assuré que Les Républicains étaient aux prises avec une contradiction:

"Pendant tout le premier tour, monsieur Fillon et ses cadres ont expliqué à ses électeurs qu’Emmanuel Macron c’était ‘bébé Hollande’, que c’était le drame et qu’on n’allait pas en reprendre cinq ans de plus. Et d’un coup d’un seul ils appellent à voter pour Macron, c’est-à-dire pour la continuité d’un quinquennat qui a été épouvantable dans tous les domaines."

Si la campagne du premier tour avait vu Marine Le Pen fustiger le discours d'Emmanuel Macron qu'elle jugeait creux, il est désormais question de s'attaquer au programme en lui-même: "On a fait la critique du vide pendant le premier tour, maintenant, croyez-moi, on va faire la critique du plein. Il y a beaucoup à dire."

R.V.