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"Le monde brûle et vous regardez manifestement ailleurs": Tondelier étrille la lettre de Macron

Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), lors d'une conférence de presse le 10 juillet 2023 à Paris

Marine Tondelier, secrétaire nationale d'Europe Ecologie Les Verts (EELV), lors d'une conférence de presse le 10 juillet 2023 à Paris - Ludovic MARIN © 2019 AFP

La secrétaire nationale d'EELV a répondu à la lettre du chef de l'Etat en y déplorant "l'infime place accordée à l'écologie".

Dans un courrier consulté par l'AFP, Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti EELV, a répondu à la lettre envoyée par Emmanuel Macron aux chefs de partis après la rencontre de Saint-Denis du 30 août. L'écologiste a fustigé "l'infime place accordée à l'écologie", avec "deux phrases sur six pages", dans la missive du président.

"Le monde brûle et vous regardez manifestement ailleurs" regrette Marine Tondelier, en référence à la formule utilisée par Jacques Chirac en Afrique du Sud en 2002.

"Nous vous conjurons de refuser la facilité du greenwashing. Nous n'avons besoin sur le sujet ni de communication pour se donner bonne conscience, ni d'excuses pour refuser vos responsabilités, ni de prétextes pour renvoyer à plus tard des décisions indispensable", écrit également la patronne des Verts, dans ce courrier consulté par l'AFP.

"Solitude"

La cheffe des écologistes demande également, comme ses alliés de la Nupes, un référendum sur l'abrogation de la réforme des retraites, et appelle à l'instauration de la proportionnelle, notamment aux législatives.

Concernant une participation à de futurs rendez-vous avec le président, Marine Tondelier a déclaré vendredi: "S'il y a des réunions où on peut parler d'écologie j'y serai. En espérant moins de solitude que lors des 12h de la dernière réunion".

"Si c'est pour débattre des heures référendum sur l'immigration et assister à la lune de miel entre Macron et l'extrême droite ça sera sans moi", avait-elle également indiqué.

"Un cadre si restrictif, si cadenassé", déplore Roussel

Après sa rencontre marathon le 30 août avec les différents chefs de parti, Emmanuel Macron a envoyé à ces derniers une lettre de six pages dans laquelle il évoque de nombreux sujets, avec l'idée notamment de faire une proposition "dans les semaines qui viennent" sur une modification du recours au référendum.

Ce courrier attendait "des propositions de modification ou d'ajout d'ici dimanche soir".

Le patron du PCF Fabien Roussel a répondu dans la nuit de samedi à dimanche pour réclamer des "réponses inédites".

"Comment avancer, dialoguer, dans un cadre si restrictif, si cadenassé ?", a également écrit Fabien Roussel, en appelant à plus de dépenses publiques.

Manuel Bompard, le coordinateur politique de LFI, a pour sa part indiqué dimanche ne pas vouloir "céder aux injonctions du président". "On lui répondra peut-être dans les prochains jours, on verra, son délai n'est pas le nôtre", a-t-il balayé.

IM avec AFP