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Reconstruction de LR: Larcher annonce "une grande convention nationale" de la droite en octobre

Après plus de 3 heures de réunion du bureau politique de LR, où l'ambiance était semble-t-il plutôt apaisée, le président du Sénat a révélé ce mardi le calendrier de la refondation de la droite. Sans toutefois annoncer d'échéance arrêtée pour l'élection d'un nouveau chef.

Il dit vouloir relever le "défi démocratique" posé à la droite par la déroute qu'elle a subie aux élections européennes. Ce mardi, à l'issue d'un bureau politique des Républicains long de plus de 3 heures, le président LR du Sénat, Gérard Larcher, a offert quelques pistes sur la reconstruction future du parti. Un chantier dont il entend être le maître d'œuvre

Faisant état du "plaisir" que les dirigeants de LR ont eu à se "retrouver" et à "échanger", le sénateur des Yvelines a annoncé la tenue, "dès le mois de juin", de "conventions régionales, départementales et locales". 

Celles-ci "s'achèveront par une grande convention nationale en octobre, avec pour objectif de proposer une grande alternative aux Français, (...) qui prendra sa source dans les territoires". 

Sauver le maillage territorial de LR

D'ici cette échéance capitale, des points d'étape doivent avoir lieu en juillet et septembre, a ajouté Gérard Larcher. Il n'a toutefois donné aucune précision sur l'élection d'un nouveau président pour LR.

"C'est (...) un appel à tous nos collègues, aux forces vives de ce pays, aux corps intermédiaires, aux associations, pour que cette alternative soit une alternative partagée et qui aille vers l'essentiel: la rencontre et la confiance avec les Français."

Sur le papier, il s'agit là du même cahier des charges que celui esquissé par Laurent Wauquiez lorsqu'il annonçait, au lendemain de la lourde défaite du 26 mai, la tenue d'"états généraux de la droite et du centre". À savoir, rassembler la famille en associant davantage les "territoires" - un objectif logique à neuf mois des élections municipales, dont dépend la pérennité du maillage local de LR.

Nostalgie de l'UMP

Le bureau politique, auquel ont participé les présidents d'associations d'élus - François Baroin, Dominique Bussereau, Hervé Morin - et divers barons tels que Valérie Pécresse, Christian Jacob et Bruno Retailleau, s'est déroulé semble-t-il dans une ambiance apaisée. D'après une journaliste du Journal du Dimanche, il y a beaucoup été question des scrutins à venir (municipales puis sénatoriales), mais aussi des différentes manières de réinventer la structure de LR. Avec un détour remarqué par la case UMP, fondée en 2002.

Comme nous l'avons décrit la semaine dernière, plusieurs ténors du parti lorgnent l'opération réalisée à l'époque par Jacques Chirac et Alain Juppé: la création d'un "parti unique" rassemblant le RPR, Démocratie libérale et une partie des élus de l'UDF centriste.

Certains, comme le patron des départements de France, Dominique Bussereau, militent fortement pour le retour d'un tel dispositif. D'autres estiment qu'il faudrait mettre en place un système "confédéral" qui ferait cohabiter deux formations, l'une bien identifiée à droite, l'autre au centre, avec un candidat commun à présenter à l'élection présidentielle, mère de toutes les batailles. 

La mise en garde de Wauquiez

Parmi ceux qui mettent en garde contre cette évolution, qui présente le risque de déporter LR (ou ce qu'il en restera) vers un terrain "modéré" désormais trusté par Emmanuel Macron, il y a justement Laurent Wauquiez. Le président démissionnaire de LR, également présent à la réunion du bureau politique, a affirmé son "soutien" à la démarche de Gérard Larcher. 

"Le sujet n'est pas de ressusciter l'UMP, c'est de réaffirmer la droite sur la durée. Si on est une pâle copie du macronisme, alors on ne sert à rien. (...) Ne donnons pas le sentiment parce qu'on est pris de panique, de nous renier", a déclaré le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, selon Le JDD
Jules Pecnard