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Retraites: les députés de la Nupes et RN déposent une demande de référendum

La "gauche unie" de la Nupes s'est réunie au gymnase Japy à Paris, le mardi 18 janvier 2023

La "gauche unie" de la Nupes s'est réunie au gymnase Japy à Paris, le mardi 18 janvier 2023 - THOMAS SAMSON / AFP

Les élus de l'alliance de gauche veulent "rendre la parole au peuple sur ce choix crucial pour son avenir". Les députés de Marine Le Pen ont également déposé une demande de référendum. Néanmoins, la probabilité pour qu'il ait lieu est très faible.

A l'initiative des communistes, une centaine de députés de la Nupes ont déposé une demande de référendum sur le projet de réforme des retraites, requête devant être débattue par l'Assemblée le 6 février, a indiqué ce mardi l'alliance de gauche.

Cette "motion référendaire" vise à suspendre l'examen du projet gouvernemental devant démarrer ce jour-là dans l'hémicycle, afin de soumettre le texte à un référendum et ainsi "rendre la parole au peuple sur ce choix crucial pour son avenir", selon un communiqué.

"Donner la parole au peuple"

Le groupe RN emmené par Marine Le Pen, également opposé au projet gouvernemental, veut pour sa part "redonner ses lettres de noblesse à la souveraineté populaire en donnant le choix aux Français de décider de l'avenir du modèle social de leur pays", selon un communiqué.

Vivement opposé au report à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite, comme l'ensemble de l'alliance de gauche, le président du PCF Fabien Roussel a assuré ce mardi sur CNews que "le gouvernement a fait le choix du blocage et de l'affrontement".

"Il faut sortir par le haut de cette crise. C'est la raison pour laquelle nous proposons de redonner la parole au peuple et de le faire par la voie d'un référendum", a-t-il souligné.

Selon lui, "98 députés de gauche" ont déposé la motion référendaire. "Dès le 6 février, le jour de l'ouverture des débats à l'Assemblée nationale, nous demanderons à l'ensemble des députés de donner la parole au peuple et de sortir de cette impasse", a-t-il ajouté.

"Opposition d'une écrasente majorité des Français et des Françaises"

Les quatre chefs de file de la Nupes à l'Assemblée ont signé la motion, André Chassaigne (PCF), Mathilde Panot (LFI), Boris Vallaud (PS) et Cyrielle Chatelain (EELV). Elle doit encore être jugée recevable pour pouvoir être débattue.

Le projet du gouvernement "suscite l'opposition d'une écrasante majorité des Françaises et des Français et une mobilisation sociale inédite", ont-ils justifié dans l'exposé des motifs, où ils estiment qu'"un référendum relève d'une véritable obligation démocratique".

Si la Nupes ou le RN parvenait à faire voter la motion le 6 février par l'Assemblée, ce qui est loin d'être gagné, la motion serait immédiatement transmise au Sénat, qui devrait se prononcer dans un délai de 30 jours.

Le RN souhaite lui aussi déposer une "motion référendaire"

Le président du parti d'extrême droite Jordan Bardella a plaidé pour un tel référendum, pour "sortir par le haut" du débat, et assuré que son parti allait présenter un projet alternatif.

Mais même adoptée par les deux chambres, il ne s'agit que d'une proposition de référendum faite au Président, libre ou pas de donner suite.

"On a eu une élection présidentielle, une élection législative, on a eu ce débat (sur les retraites), on va l'avoir là en hémicycle", a souligné devant la presse Benjamin Haddad (Renaissance).

Même fin de non-recevoir des députés LR. "De la part de cette Assemblée nationale, ce serait acter qu'elle ne sert à rien", a relevé le chef de file du groupe Olivier Marleix, qui veut "assumer (ses) responsabilités".

B.F avec AFP